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Monument

Bruxelles
Bozar, Salle Henry Le Bœuf
01/07/2017 -  
Anton Bruckner: Symphonie n° 8 (édition Nowak)
Orchestre symphonique de la Monnaie, Hartmut Haenchen (direction)


H. Haenchen (© Elisabeth Heinemann)


L’Orchestre symphonique de la Monnaie débute l’année avec la monumentale Huitième Symphonie (1890) de Bruckner. Hartmut Haenchen, qui dirige régulièrement cette formation, cerne de près les enjeux de cette œuvre d’exception, après laquelle il est difficile d’en écouter une autre. L’exécution témoigne d’un travail de fond, bien que la dimension spirituelle de la symphonie ne ressorte pas entièrement, ce qui relève, de toute façon, d’un sentiment personnel. L’émotion surgit dans les climax, le plus souvent puissants et expressifs, mais pas toujours à d’autres moments, peut-être à cause d’un jeu trop surveillé. Le chef veille, en tout cas, à la construction, met bien en valeur les thèmes et instaure un climat juste.


L’œuvre progresse ainsi avec cohérence, les tempi procurant un sentiment d’évidence. Si la musique ne semble ni trop rapide, ni trop lente, Haenchen aurait dû instaurer des moments de respiration moins courts entre les sections, mais il assure avec suffisamment de netteté les contrastes de dynamiques, qui paraissent même abrupts. Conservant un niveau d’intensité le plus souvent élevé durant une heure et vingt minutes, il confère de l’unité à cette exécution, ce qui se ressent durant la formidable conclusion, bien amenée.


Une telle symphonie expose évidemment les limites d’un orchestre. Celui-ci ne possède pas les capacités sonores et le pouvoir de transcendance des plus grands, mais il manifeste un engagement sincère et perce les mystères de cette œuvre. Les pupitres peaufinent la plupart du temps l’articulation et le phrasé, mais certaines attaques et transitions manquent de netteté, en particulier dans les rangs des cordes, qui ne sonnent pas avec toute la finesse et la souplesse attendues. Ces dernières affichent toutefois suffisamment d’unité, de densité et d’agilité, notamment dans le Scherzo. Les bois se montrent plus constants et chantent avec éloquence en surnageant la masse sonore. Les cuivres s’expriment avec force et grandeur, mais pas toujours de manière évocatrice, tandis que le timbalier, fort acclamé, ajuste convenablement la puissance de sa frappe.



Sébastien Foucart

 

 

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