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Nouvelles Noces pour Figaro

Milano
Teatro alla Scala
10/26/2016 -  et 29 octobre, 2, 5, 8, 10, 16, 19, 24*, 27 novembre 2016
Wolfgang Amadeus Mozart : Le nozze di Figaro, K. 492
Carlos Alvarez/Simon Keenlyside* (Il Conte d’Almaviva), Diana Damrau/Eleonora Buratto/Julia Kleiter* (La Contessa d’Almaviva), Golda Schultz (Susanna), Markus Werba (Figaro), Marianne Crebassa (Cherubino), Anna Maria Chiuri (Marcellina), Andrea Concetti (Bartolo, Antonio), Kresimir Spicer (Basilio, Don Curzio), Theresa Zisser (Barbarina), Francesca Manzo (Prima Contadina), Kristin Sveinsdottir (Seconda Contadina)
Coro del Teatro alla Scala, Bruno Casoni (préparation), Orchestra del Teatro alla Scala, Franz Welser-Möst (direction musicale)
Frederic Wake-Walker (mise en scène), Antony McDondald (décors et costumes), Fabiana Piccioli (lumières)


(© Teatro alla Scala)


Petite révolution à Milan : la Scala vient de troquer les Noces de Figaro montées par Giorgio Strehler en 1981 (et reprises huit fois jusqu’en 2012, la plupart du temps sous la direction musicale de Riccardo Muti) contre une nouvelle production du chef-d’œuvre de Mozart confiée au jeune metteur en scène britannique Frederic Wake-Walker, qui n’a pas été effrayé par la lourde responsabilité qui lui incombait. Le résultat est un spectacle consensuel, de facture traditionnelle, distrayant et cohérent, au cours duquel tout s’enchaîne harmonieusement, sans aucun temps mort. Au lever de rideau, l’immense plateau du théâtre apparaît nu, comme dans Les Contes d’Hoffmann signés Robert Carsen à Bastille. Pendant l’Ouverture, des figurants s’activent pour installer un décor constitué de grandes toiles figurant les pièces du château du Comte Almaviva, et les personnages font leur entrée en costume d’époque, avec une mention spéciale pour la Comtesse, qui porte une énorme perruque blanche. Un régisseur-souffleur se tient installé en permanence sur le devant de la scène et fait mine d’aider les chanteurs en difficulté. Les bruitages (notamment les nombreuses gifles qui ponctuent la soirée ainsi que les clés qui tournent dans les serrures) sont réalisés par des figurantes en noir placées à côté des chanteurs. Le théâtre dans le théâtre, rien de bien original, mais le spectacle a le grand mérite d’évoluer comme sur du papier à musique, dans un tourbillon de légèreté, à l’unisson de la « folle journée » imaginée par Beaumarchais.


Le plateau vocal est parfaitement homogène et de grande qualité. Ayant pleinement recouvré ses moyens vocaux après ses ennuis de santé, Simon Keenlyside campe un Comte autoritaire et engoncé dans ses certitudes, qui ne suscite la sympathie qu’à son repentir final, sincère et émouvant. Le timbre sonore et bien projeté du chanteur contribue à rendre le personnage froid et distant. Remplaçant Diana Damrau au pied levé, Julia Kleiter se montre quelque peu en retrait dans « Porgi amor », avant de retrouver la plénitude de ses moyens dans un « Dove sono » particulièrement émouvant, même si le timbre manque de moelleux. La Susanna de Golda Schultz est une révélation, la jeune chanteuse séduisant par son incarnation rebelle du personnage et sa voix lumineuse. Markus Werba semble un peu sur la réserve en Figaro, même si le personnage ne manque ni de panache ni de malice. Il convient de citer aussi le Chérubin à l’énergie débordante de Marianne Crebassa, avec son timbre grave et corsé. La chanteuse française confirme qu’elle est en passe d’amorcer une belle carrière internationale. Les personnages secondaires sont tous excellents. Dans la fosse, Franz Welser-Möst se montre très attentif aux chanteurs et offre une lecture musicale de l’œuvre vive et ardente, mais aussi équilibrée et nuancée. On ne peut que souhaiter à ces nouvelles Noces milanaises une aussi longue vie que les précédentes.



Claudio Poloni

 

 

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