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Deux artistes en résidence

Bruxelles
Bozar, Salle Henry Le Bœuf
09/16/2016 -  
Jörg Widmann: Armonica
Piotr Tchaïkovski: Concerto pour piano n° 1, opus 23
Dimitri Chostakovitch: Symphonie n° 5, opus 47

Alexander Melnikov (piano), Christa Schönfeldinger (armonica de verre), Teodoro Anzellotti (accordéon)
Orchestre national de Belgique, Andrey Boreyko (direction)


A. Melnikov (© Martin Lengemann)


Organisé par Musiq3 dans le cadre de l’opération CAP48, destinée à soutenir les personnes handicapées, le concert de rentrée de l’Orchestre national de Belgique met en avant deux artistes en résidence au Bozar cette saison.


Jörg Widmann, d’abord, à la fois compositeur, clarinettiste et chef d’orchestre. Armonica (2006) combine l’harmonica de verre, populaire naguère (Mozart a composé pour lui), moins aujourd’hui, avec l’accordéon, plus souvent utilisé dans la musique contemporaine. Affichant une maîtrise incontestable de la construction et du potentiel sonore de l’orchestre, cet ouvrage présente une valeur élevée, suffisamment, en tout cas, pour Boulez qui a consenti à le créer avec l’Orchestre philharmonique de Vienne et, à l’harmonica, Christa Schönfeldinger, qui reprend cette partition ce soir. Le programme annonce un concert le 17 octobre au Conservatoire réunissant Jörg Widmann, Tabea Zimmermann et Dénes Várjon dans des œuvres de Schumann, Widmann, bien sûr, et Mozart.


Alexander Melnikov, ensuite, soliste du Premier Concerto (1875) de Tchaïkovski. Faisant mine de s’interroger durant les plages de repos, se retournant à un moment vers l’orchestre pour demander de réduire la puissance, comme si un seul chef ne suffisait pas, il développe une interprétation inconstante et aux intentions floues. Le pianiste alterne maniérismes et fulgurances, fait preuve de bon comme de mauvais goût, confond parfois le mode de jeu de son instrument avec celui du pianoforte, appuie les effets à des moments inopportuns, mais sert heureusement le tout avec une technique parfaite. Que l’interprétation d’une œuvre aussi souvent programmée pose autant de problèmes de cohérence et de naturel laisse pantois. Le public, en tout cas, réserve de très chaleureux applaudissements à Melnikov qui sortira des sentiers battus le 24 novembre, à la Salle Terarken du Bozar, avec Triadic Memories de Morton Feldman.


L’accompagnement suscite peu d’enthousiasme mais l’orchestre montre de quel bois il se chauffe dans la Cinquième Symphonie (1937) de Chostakovitch. Tout en maintenant la tension et l’intensité, Andrey Boreyko en restitue très exactement le pouvoir émotionnel, la conclusion triomphale s’exprimant dans la tragédie. Peu de réserves à formuler cette fois : il aurait fallu, tout au plus, resserrer les tempi et souligner plus franchement les contrastes. Les musiciens évoluent à leur meilleur niveau : malgré, par moments, un manque d’assise dans le grave, les cordes se tiennent remarquablement, les bois, notamment les bassons, s’illustrent à merveille, les cuivres se manifestent avec éclat et férocité et les percussions ponctuent avec autant de puissance que de nuance cette interprétation fortement applaudie.


Le site de l’Orchestre national de Belgique



Sébastien Foucart

 

 

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