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Saint-Céré
Théâtre de l’Usine
08/06/2016 -  et 23, 29 juillet, 1er (Figeac), 10, 14* août 2016, 3 (Issy-les-Moulineaux), 10 (Colombes), 17 (Perpignan) mars, 12 (Yerres), 13 (Longjumeau) 13 avril 2017
Kurt Weill : L’Opéra de quat’sous
Eric Perez (Macheath), Ananda Seethanen (Polly), Patrick Zimmermann (Monsieur Peachum), Nicole Croisille (Madame Peachum), Marc Schapira (Brown), Sarah Lazerges (Lucie), Flore Boixel (Jenny), Yassine Benameur, Antoine Baillet-Devallez, Alexandre Charlet, Clément Chébli, Josselin Michalon, Anne-Sophie Domergue, Nathalie Schaaff, Fanny Aguado
Orchestre Opéra éclaté, Manuel Peskine (direction musicale)
Eric Perez et Olivier Desbordes (mise en scène), Patrice Gouron (décor), Jean-Michel Angays (costumes)


P. Zimmermann, A. Seethanen, N. Croisille (© Frédéric Stéphan)


C’est la nouvelle salle du Théâtre de l’Usine qui, après le festival de Figeac, accueille l’une des deux nouvelles productions de l’édition 2016 du festival de Saint-Céré, L’Opéra de quat’sous (1928). Adossé à l’ancienne salle dont la précarité faisait le charme et avec laquelle il peut faire, au besoin, scène commune pour une jauge doublée, cet équipement flambant neuf de 400 places offre indéniablement un confort thermique et corporel nettement supérieur. Son acoustique paraît en outre tout à fait satisfaisante, pour autant qu’il soit possible de l’apprécier à l’occasion d’un spectacle sonorisé. Tout au long de l’année, une saison culturelle très diversifiée y sera proposée aux heureux habitants de cette cité de 3500 habitants.


Sans remonter aux deux précédentes mises en scène de cet Opéra de quat’sous par Olivier Desbordes, Kurt Weill est un habitué de Saint-Céré, avec un récital de songs par Sarah Laulan et Eric Perez en 2009, puis le musical Lost in the Stars en 2012, devenu Un train pour Johannesburg en 2013. Déjà associés pour la production de 2003, Eric Perez et Olivier Desbordes nous emmènent cette fois-ci dans un cirque (piste, cage aux fauves) – dont Peachum est aussi bien le Monsieur Loyal que le dompteur avec son fouet – mâtiné de cabaret et de revue. Que voilà une manière tout à fait pertinente et astucieuse de rester fidèle au texte cinglant et persifleur de Brecht, d’autant que la représentation est menée tambour battant – y compris au sens propre, certains changements de scène étant marqués par des roulements de tambour comme dans Pétrouchka de Stravinski.


Pas de chichis: la musique tombe dru depuis le fond du plateau, où l’orchestre est installé de plain-pied, les huit musiciens étant eux-mêmes costumés, tandis que le pianiste et directeur musical, Manuel Peskine, quitte parfois son clavier pour prendre part à l’action. Et, parmi les quinze chanteurs/acteurs, les premiers rôles font corps et chœur avec les mendiants, voleurs et putains: un esprit de troupe, tonique et rythmé, qui va droit au but, sans forcer le trait pour autant.


Non content de cosigner la mise en scène, Eric Perez, physiquement presque méconnaissable en Macheath, domine son sujet, tant vocal que dramatique, avec une aisance confondante. Il écraserait l’ensemble de la distribution s’il n’était entouré par des «épouses» de fort tempérament et des partenaires à sa hauteur, à commencer par Ananda Seethanen en Polly, faisant mouche dès la chanson des pirates, qui lui échoit alors qu’elle est d’habitude associée à Jenny – mais Sarah Lazerges en Lucie et Flore Boixel en Jenny tirent également fort bien leur épingle du jeu. Déjà associés dans Cabaret en 2014, Patrick Zimmermann et Nicole Croisille, qui chante la fameuse complainte initiale, forment un couple Peachum parfaitement truculent. Enfin, la composition de Marc Schapira en chef de la police falot, lunaire et torturé est très réussie.


Changement de décor complet en 2017 pour Eric Perez, qui mettra en scène Les Noces de Figaro avec de jeunes chanteurs, dans la lignée de La Flûte enchantée en 2009 et de Don Giovanni en 2013.


Le site d’Ananda Seethanen



Simon Corley

 

 

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