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Le couple chanteur

Barcelona
Peralada (Eglise du Carme)
08/05/2016 -  
Mélodies et airs d’opéras de Vaughan Williams, Berlioz, Gounod, Mascagni, Dvorák, Bizet, Massenet et Puccini
Bryan Hymel (ténor), Irini Kyriakidou (soprano), Julius Drake (piano)




Fidèle à elle-même, Peralada met à l’affiche les plus célèbres ténors du moment. On a entendu Kaufmann ou Vogt. Voici maintenant Bryan Hymel, que s’arrachent les grandes scènes internationales. Au début, il s’identifiait plutôt à l’opéra français, au Verdi des Vêpres siciliennes. Son répertoire s’élargit et on a pu l’entendre à Bastille en Alfredo de La Traviata, en Pinkerton de Madame Butterfly à Orange. Son Alfedo n’avait guère convaincu et le récital de Peralada confirme les réserves qu’il nous inspire depuis longtemps. Si l’on se félicite d’entendre les Quatre Hymnes de Vaughan Williams, une rareté trop méconnue que le ténor américain interprète sans la moindre fadeur, le cœur mis à nu même, il accuse, sans parler du caractère monochrome de la voix, un peu nasal aussi, une tension excessive de la tessiture, ainsi qu’une tendance à une sorte d’expressionnisme exacerbé. Anticipe-t-il sur l’air de Turiddu de Cavalleria rusticana entendu ensuite, où l’émission se raidit et empêche toute nuance ? Le ténor est-il victime de ses élans de générosité, de sa façon de se jeter tête baissée dans la musique ? Quoi qu’il en soit, l’air du Roméo de Gounod, toujours chanté forte, manque totalement de souplesse et d’élégance, comme celui de Don José de Carmen, où l’on cherchera en vain la fin extasiée qu’exige la partition.



J. Drake, B. Hymel (© Iconna)


Son épouse la soprano Irini Kyriakidou participe également au concert. Trois des Nuits d’été de Berlioz laissent entendre une voix à la fraîcheur fruitée, un rien acidulée, bien adaptée à la prosodie française, avec notamment une articulation très idiomatique – indispensable qualité pour une telle partition. Mais le chant reste trop appliqué dans sa probité, sans charme ni grâce, ce qui plombera l’Hymne à la lune de la Rusalka de Dvorák.


Le duo entre Micaëla et Don José les montre tels qu’en eux-mêmes, comme les bis : décidément peu porté sur la caractérisation de ses personnages, mais d’une endurance à faire pâlir d’envie beaucoup de ses rivaux, lui chante de la même façon l’air d’Hérodiade où Jean-Baptiste emprisonné attend la mort partagé entre sa foi et son inclination pour Salomé, et le « Nessun dorma » conquérant du Calaf de Turandot ; elle offre, de Gianni Schicchi, un « O mio babbino caro » assez pâlichon.


L’excellent Julius Drake déçoit, peut-être parce qu’il n’a pas songé aux pièges de l’acoustique de l’église : piano très sûr mais beaucoup trop percussif, surtout au début, et qui peine souvent à s’assouplir et trouver des couleurs.



Didier van Moere

 

 

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