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Un festival qui a le mérite d’exister

Bruxelles
Théâtre royal du Parc
08/06/2016 -  
Antonín Dvorák: Quatuor à cordes n° 12, opus 96 «Américain»
Johannes Brahms: Quintette pour piano et cordes, opus 34

Quatuor Alfama: Elsa de Lacerda, Céline Bodson (violon), Morgan Huet (alto), Renaat Ackaert (violoncelle) – Boyan Vodenitcharov (piano)




Un des rares festivals de musique classique à se tenir dans la capitale en été, Classissimo se sépare du Brussels Summer Festival pour tracer sa route seul, en collaboration avec l’échevinat de la Culture de la Ville. Du 4 au 13 août, la dixième édition réunit à l’affiche des noms familiers des mélomanes belges, Eliane Reyes, Yossif Ivanov, Dominique Cornil, pour en citer quelques-uns, et met en avant des jeunes musiciens de la Chapelle musicale Reine Elisabeth. Comme la direction désire – éternel refrain – s’ouvrir à un large public, Roby Lakatos se produit l’avant-dernier jour et un concert gratuit pour les moins de treize ans convoque toute la famille le dimanche 7 après-midi, avec notamment Le Carnaval des animaux dans une mise en scène de Sophie Van der Stegen. Le festival se termine sur un spectacle impliquant le comédien Bruno Coppens, avec Monsieur M de Nicolas Bacri et L’Histoire du soldat de Stravinski, ce qui témoigne d’une volonté de sortir de l’ordinaire des grandes institutions bruxelloises. Les tarifs pratiqués sont raisonnables, chaque concert coûtant 13 euros en prévente.


Facile d’accès, le Théâtre royal du Parc accueille toutes les manifestations de ce festival qui a le mérite d’exister en cette période frustrante. Celui-ci devrait donc être mieux connu car pour ce concert du Quatuor Alfama, le public n’occupe que partiellement le parterre. Optant pour une disposition un peu inhabituelle (premier violon, violoncelle, alto, second violon), cet ensemble fondé il y a onze ans manifeste beaucoup de vitalité dans le Quatuor «Américain» (1893) de Dvorák; exécution expressive et évocatrice, à l’intonation juste et à l’impulsion irrépressible. Le premier mouvement manque un peu de décantation mais les autres paraissent plus réussis, l’interprétation révélant une remarquable unité de ton.


Boyan Vodenitcharov porte un nom familier pour les amateurs belges de musique classique, ne serait-ce que parce qu’il compte souvent parmi les membres du jury du Concours Reine Elisabeth. Ce professeur de la partie flamande du Conservatoire de Bruxelles se produit toutefois rarement au concert dans la capitale. Avant la pause, le pianiste improvise, un peu trop longuement, dans un style modérément digeste rappelant fugacement la musique de Satie, Debussy, Rachmaninov et Scriabine. Cet exercice d’improvisation, qui présente une certaine cohérence esthétique, peut difficilement être rapproché à coup sûr d’un ou de plusieurs compositeurs, ou même de l’œuvre précédemment jouée.


Le pianiste et le quatuor s’unissent ensuite dans une exécution franche, contrastée et solidement construite du Quintette avec piano (1864) de Brahms. Bien que la fusion entre le piano et les cordes ne s’opère pas toujours de manière heureuse dans l’Andante un poco adagio, il y a peu de réserves à formuler, le dialogue demeurant assez précis. Les musiciens assurent une prestation approfondie et expressive, sans trop charger leur interprétation d’intentions, et d’un niveau instrumental tout à fait estimable. Ayant applaudi après presque chaque mouvement du Quatuor «Américain» alors qu’il s’en abstient entre ceux du Quintette, le public n’a droit à aucun bis, une pratique, par ailleurs, trop systématique et pas toujours justifiée.


Le site de Classissimo
Le site du Quatuor Alfama



Sébastien Foucart

 

 

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