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Festival Chopin à Paris

Paris
Orangerie du Parc de Bagatelle
07/14/2016 -  
Franz Schubert : Six Moments musicaux, D. 780
Robert Schumann : Davidsbündlertänze, opus 6
Frédéric Chopin : Fantaisie en fa mineur, opus 49 – Sonate pour piano n° 3 en si mineur, opus 58

Adam Laloum (piano)


A. Laloum (© Carole Bellaiche/Mirare)


Adam Laloum, premier prix au concours Clara Haskil en 2009, a couronné en beauté la superbe saison du trente-troisième festival «Chopin à Paris», lequel avait commencé en beauté avec Seong-Jin Cho, premier prix du concours Chopin à Varsovie en 2015, et Lukas Geniusas, deuxième prix ex aequo du conours Tchaïkovski à Moscou en 2015.


On a beaucoup parlé ici des aléas divers des salles de concerts et de leur public. L’Orangerie de Bagatelle n’est pas une salle de concert, son éloignement est un avantage pour certains, une pénalité pour d’autres et ses inconvénients acoustiques, qui semblent avoir diminué grâce à quelques aménagements, notamment l’obturation des verrières par des stores épais, évidents. Mais ici pas plus qu’ailleurs il ne faut rêver d’un concert dans le silence. Il y a les bruits de l’extérieur, inévitables car on est dans un parc. Certains ont leur charme: chant des coqs, des oiseaux, cri du paon, d’autres sont insupportables comme ceux des enfants qui ne savent plus parler sans crier... A l’intérieur, on s’aperçoit que le public n’est pas plus civilisé que dans les salles huppées. Certains se transforment, pendant le concert, en paparazzi sans se préoccuper une seule seconde s’ils déconcentrent leurs voisins. Du sac à main d’une digne dame âgée à la chevelure aux reflets mauves-argentés s’échappe soudain, au détour d’une phrase suspendue de Schubert, la mélodie de Pastime Paradise de Steevie Wonder ou, encore plus cocasse au point de jonction entre Wild und lustig et Zart und singend des Danses des compagnons de David, un GPS se met en route dans la salle pour indiquer au pianiste qu’il doit tourner à gauche dans 200 mètres!


Adam Laloum, qui avait joué deux jours auparavant dans le même lieu avec son trio Les Esprits, a affronté ces nuisances avec sang-froid. Ce jeune pianiste a triomphé d’un long programme, composé d’œuvres que ses semblables abordent plutôt à la maturité, avec une sonorité exemplaire, une des plus belles de la jeune école française d’aujourd’hui, une infaillibilité technique et une assurance stylistique forçant l’admiration.


De Schubert, les Six Moments musicaux d’une belle gravité et d’une intensité dramatique parfaite, des Danses des compagnons de David palpitantes, ne laissant aucun répit dans leur progression dramatique et donnant même une unité tout à fait inhabituelle à ces pièces souvent jouées de façon décousue. La seconde partie, dédiée à Chopin, comportait la rare Fantaisie en fa mineur, jouée sans aucune afféterie, et la Troisième Sonate, nimbée de sonorités crépusculaires. Atterrissage en douceur avec le Scherzo de la Sonate en si bémol de Schubert, choix parfait après ce long et exemplaire récital.



Olivier Brunel

 

 

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