About us / Contact

The Classical Music Network

Colmar

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Délégation russe à Colmar

Colmar
Eglise Saint-Matthieu
07/08/2016 -  
Henryk Wieniawski/Alexander Povolotski: Viva Wieniawski !
Henryk Wieniawski: Concerto pour violon n° 2, opus 22
Ernest Chausson: Poème, opus 25
Maurice Ravel: Tzigane – La Valse

Alexandra Conunova (violon)
Orchestre national philharmonique de Russie, Vladimir Spivakov (direction)




La vingt-huitième édition du Festival international de Colmar, du 5 au 14 juillet, rend hommage à Jascha Heifetz, malgré l’absence d’un anniversaire «rond», le violoniste étant né il y a cent quinze ans et décédé en 1987. La programmation comporte donc, presque chaque jour, un concerto pour violon – Korngold, Hartmann, Brahms, en ce compris le Double, Mozart, Beethoven, Bruch, sans tous les citer – et de la musique de chambre pour cet instrument. Vladimir Spivakov, le directeur artistique depuis 1989, participe, comme chef, soliste ou partenaire, à la moitié des dix-huit concerts. Et l’Orchestre national philharmonique de Russie, fondé par le violoniste en 2003, qui y exerce la fonction de chef principal, se produit pas moins de sept fois cette année, en réalité sans discontinuer à partir du 8 juillet jusqu’au terme de l’édition – ce festival est aussi celui de Spivakov.


Les concerts se tiennent dans trois lieux différents, selon une grille lisible : au Koïfhus, à 12 heures 30, dans la chapelle Saint-Pierre, à 18 heures 15, et en l’église Saint-Matthieu, à 21 heures. L’acoustique naturellement réverbérée de l’église tend à diluer les contours et les détails, ce qui se constate dès Viva Wienawski! (2001), une ouverture d’Alexander Povolotski qui reprend des thèmes de Wienawski. Jascha Heifetz, pour revenir à lui, possédait à son répertoire des œuvres de ce dernier, en particulier le Second Concerto (1870), qu’Alexandra Conunova (née en 1988) interprète ensuite. L’exécution lyrique et éclatante de la violoniste moldave se situe dans un juste milieu : ni trop exaltée, ni trop superficielle, elle révèle un jeu vif et maîtrisé, assez imaginatif, de même qu’une sonorité élaborée qui ne souffre pas excessivement de la couverture épaisse de l’orchestre.



V. Spivakov (© Christian Steiner)


En seconde partie, la jeune femme, primée à de nombreuses compétitions, comme le concours Joseph Joachim à Hambourg en 2012, convainc moins dans le Poème (1896) de Chausson : subissant quelques écarts de justesse, l’exécution progresse dans un style plus indécis, sans le raffinement et les subtilités attendus ; le chef restitue imparfaitement le charme poétique et la force émotionnelle de cette musique. Discipliné et bien sonnant, l’orchestre tente d’établir un dialogue étroit avec la soliste, mais l’intégration ne s’opère pas toujours de manière heureuse. Cependant, les interprètes veillent aux changements de climat et d’expression.


Tzigane (1924) de Ravel compense cette déception, grâce à la palette diversifiée et à l’intensité du phrasé de la violoniste, et ce malgré une conception interprétative peu marquante. L’essentiel, toutefois, s’y retrouve, Alexandra Conunova continuant à produire un son puissant et incarné. La Valse (1920) progresse sans surprise vers le cataclysme, sur un rythme varié et soutenu. L’orchestre affiche un degré de finition très satisfaisant, en particulier les bois, qui accomplissent de remarquables interventions depuis le début du concert. Une Valse triste de Sibelius à la dynamique artificiellement creusée trouve un écho dans la disparition, l’année dernière, de Marianna Chelkova, cheville ouvrière du festival qui s’occupait, notamment, de la rédaction du programme.


Le site du Festival international de Colmar
Le site d’Alexandra Conunova



Sébastien Foucart

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com