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Très inégal

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Théâtre antique
07/09/2016 -  & 12 juillet 2016
Giacomo Puccini: Madama Butterfly
Ermonela Jaho (Cio-Cio San), Marie-Nicole Lemieux (Suzuki), Valentine Lemercier (Kate Pinkerton), Bryan Hymel (Pinkerton), Marc Barrard (Sharpless), Carlo Bosi (Goro), Wojtek Smilek (Il bonzo), Christophe Gay (Il principe Yamadori), Pierre Doyen (Il Commissario Imperiale)
Chœurs des Opéras d’Avignon, Nice et Toulon, Emmanuel Trenque (coordination), Orchestre philharmonique de Radio France, Mikko Franck (direction musicale)
Nadine Duffaut (mise en scène), Emmanuelle Favre (scénographie), Rosalie Varda (costumes), Philippe Grosperrin (éclairages)


M.-N. Lemieux & E. Jaho (© Gromelle)


Désormais placées sous la houlette de Jean-Louis Grinda - qui est aussi le directeur artistique de l’Opéra de Monte-Carlo - les Chorégies 2016 ont pris leur départ hier soir avec une Madama Butterfly mise en scène par Nadine Duffaut, une habituée du Théâtre antique (Carmen en 2008, Tosca en 2010, La Bohème en 2012, et Otello en 2014). Mise en scène ? Pas vraiment. Parlons plutôt de « mise en espace », voire de « mise en ambiance » où la carte du japonisme est jouée de façon appuyée, avec force détails gratuits qui sont là pour « faire joli » mais ne soulignent en rien les péripéties du drame. On retiendra quand même un deuxième acte esthétiquement assez séduisant. Pour la direction d’acteurs, on reste dans le conventionnel, et on compte sur le talent - ou son absence - de chacun. Et du talent, la soprano albanaise Ermonela Jaho n’en manque pas. Sa Cio-Cio San est irrésistible d’un bout à l’autre. De la fragile femme-enfant jusqu’au déchirement pathétique de la désillusion, comment ne pas succomber devant tant d’intelligence, de sensibilité et d’exquise musicalité? La voix n’est peut-être pas immense pour un tel lieu, mais le timbre est velouté, généreux autant que subtil. Marie-Nicole Lemieux est une Suzuki toute de tendresse et de dévouement. Son « duo des fleurs » avec Cio-Cio San est réussi et justement très applaudi. Avec les hommes les choses se gâtent. Le Pinkerton de Bryan Hymel, qui fait ses débuts à Orange, est franchement décevant. La vastitude du Théâtre antique ne convient nullement à ce ténor, au demeurant plus « ténorino » que « lyrique ». La voix reste dans la gorge et se noie dans la musique sans dépasser la fosse. Et puis, disons-le, voilà un comédien bien mal dirigé, peu à l’aise dans un uniforme qui ne lui sied pas. Marc Barrard (Sharpless) est livré à lui-même, et la piètre direction d’acteurs se fait aussi cruellement sentir avec le Goro de Carlo Bosi, le Bonze de Wojtek Smilek, le Prince Yamadori de Christophe Gay, ou encore le Commissaire impérial de Pierre Doyen, tous dramatiquement bien fades, mais néanmoins estimables sur le plan vocal.


Et puisqu’on prend peu de plaisir avec ce que l’on voit, on se tourne tout naturellement vers la fosse et on savoure cette brillante orchestration, si dense et si originale, distillée avec un art consommé par le Philharmonique de Radio France placé sous la baguette d’un Mikko Franck qui nous comble d’ivresse sonore. Saluons aussi le travail de qualité des chœurs des Opéras de Nice (Giulio Magnani), Grand Avignon (Aurore Marchand), et Toulon Provence-Méditerranée (Christophe Bernollin), coordonnés par Emmanuel Trenque.


Les Chorégies 2016



Christian Dalzon

 

 

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