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Excellente fin de saison

Bruxelles
Bozar (Salle Henry Le Bœuf)
06/25/2016 -  
Modeste Moussorgski: La Khovanchtchina: Prélude
Serge Prokofiev: Symphonie concertante pour violoncelle, opus 125
Igor Stravinsky: L’Oiseau de feu (Suite, 1945)

Jérôme Pernoo (violoncelle)
Orchestre symphonique de la Monnaie, Alain Altinoglu (direction)


A. Altinoglu (© Fred Toulet)


Alain Altinoglu dirige le dernier concert de la saison de l’Orchestre symphonique de la Monnaie, dont il assure la direction musicale depuis janvier. Entièrement russe et bien conçu, le programme débute avec le Prélude de La Khovanchtchina (1872-1880) de Moussorgski, dans l’orchestration de Chostakovitch. Après cette exécution noble et évocatrice, le chef a raison de faire se lever la clarinette et la flûte solistes, précises et d’une grande justesse expressive.


Le concert se poursuit avec la Symphonie concertante (1950-1952) de Prokofiev, peu fréquente au concert mais qui mériterait de figurer au programme aussi souvent que les deux Concertos pour violoncelle de Chostakovitch. Capable de dégager la puissance nécessaire pour contrer l’orchestre, Jérôme Pernoo développe une sonorité de toute beauté et un phrasé à la fois élaboré et intense. Le soliste et le chef livrent une exécution nette et tranchante, à la rythmique irréprochable et qui restitue brillamment le climat changeant de cette œuvre palpitante. Alain Altinoglu veille, en outre, à l’étagement des plans et au marquage des contrastes. Le niveau instrumental demeure élevé : les cordes se montrent coupantes et mordantes, les bois fort présents, mais les cuivres pourraient se manifester avec encore plus d’éclat. Le violoncelliste français prend congé du public après avoir joué, avec tact et profondeur, la Sarabande de la Quatrième Suite de Bach.


L’orchestre sonne à merveille dans la Suite de 1945 de L’Oiseau de feu. On en vient à se demande s’il s’agit de la même formation qui officie dans la fosse. La précision et l’intelligence de la direction d’Alain Altinoglu révèle, dans les détails, la beauté et l’invention de l’orchestration de Stravinsky. Outre son foisonnement et sa progression, impeccable jusqu’au Finale, l’exécution se signale par sa grande clarté. La vivacité des pupitres, la solidité des interventions, en particulier celle du cor soliste au début, et la limpidité des échanges constituent d’autres qualités de cette exécution fidèle à la dimension féerique du ballet.


Cet excellent concert nous rassure de la bonne entente entre l’orchestre et son directeur musical ; qui descendra dans la fosse, pour la première fois depuis sa nomination, en décembre, seulement, pour Le Coq d’or de Rimski-Korsakov.



Sébastien Foucart

 

 

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