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Les Puritains donnent de la voix

Zurich
Opernhaus
06/19/2016 -  et 22, 25, 29 juin, 3, 7, 10 juillet 2016
Vincenzo Bellini : I puritani
Wenwei Zhang (Lord Gualtiero Valton), Michele Pertusi (Sir Giorgio), Lawrence Brownlee (Lord Arturo Talbo), George Petean (Sir Riccardo Forth), Dmitry Ivanchey (Sir Bruno Robertson), Liliana Nikiteanu (Enrichetta di Francia), Pretty Yende (Elvira)
Chor der Oper Zürich, Pablo Assante (préparation), Philharmonia Zürich, Fabio Luisi (direction musicale)
Andreas Homoki (mise en scène), Henrik Ahr (décors), Barbara Drosihn (costumes), Franck Evin (lumières), Claus Spahn (dramaturgie)


(© Judith Schlosser)


Comme son nom l’indique, le « belcanto » (littéralement : beau chant) est un répertoire voué essentiellement à mettre en valeur les voix, alors que l’orchestration et la mise en scène se bornent à servir de faire-valoir. Zurich vient d’en donner une démonstration éclatante, avec une nouvelle production des Puritains de Bellini où les chanteurs font chavirer le public. L’Opernhaus a en effet réussi à aligner un quatuor vocal de tout premier plan, pratiquement insurpassable aujourd’hui. Dans le rôle d’Arturo, Lawrence Brownlee n’a guère de rivaux. Le ténor américain réunit ardeur et passion dans son chant, avec un phrasé impeccable, une technique à toute épreuve et un extrême aigu percutant, atteint sans difficulté apparente. Sa silhouette juvénile s’accorde en outre idéalement à l’Elvira lumineuse et naïve de Pretty Yende, à la voix légère et aérienne et aux aigus cristallins. Michele Pertusi est le plus noble des Giorgio, avec son sens du « legato » et de la technique belcantiste. George Petean n’est pas en reste, Riccardo nuancé et déchiré, au timbre élégant et sonore. Ce quatuor vocal superlatif et la belle prestation du chœur permettent d’oublier tout le reste.


Le reste, c’est d’abord la direction musicale peu inspirée, lourde et sans finesse de Fabio Luisi, qui ne connaît qu’une seule nuance, le « fortissimo », obligeant les chanteurs à forcer leur voix, en particulier dans les ensembles. Le chef dirige souvent à New York, ceci expliquant peut-être cela... On se dit qu’au début des répétitions zurichoises, quelqu’un aurait été bien inspiré de signaler au maestro que l’Opernhaus, avec sa jauge idéale de 1200 places, n’est pas aussi vaste que le Met, qui en compte 3800, et que le moindre « pianissimo » s’entend sans problème même au dernier balcon. Le reste, c’est aussi la mise en scène sombre et monotone d’Andreas Homoki. Pour le patron de l’Opernhaus, I puritani, c’est d’abord une guerre civile sanglante, avec son lot de violences, de destructions, de cadavres, de chaos et de folie. Au centre du plateau constamment plongé dans le noir, une immense paroi cylindrique, noire elle aussi, tourne lentement sur elle-même, pour laisser apparaître, à intervalles réguliers, une ouverture de laquelle filtre un peu de lumière. Après plusieurs rotations, on se dit qu’on a compris le procédé, et l’ennui finit par s’installer. Mais heureusement, il y a les voix. Et quelles voix !



Claudio Poloni

 

 

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