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It's Leif !

Toulouse
Halle aux Grains
11/25/1999 -  
Leif Segerstam : Symphonie n°26
Robert Schumann : Concerto pour violoncelle
Jean Sibelius : Symphonie n°2

Orchestre du Capitole, Leif Segerstam (direction)

On était en droit de fonder quelque espoir sur la venue à Toulouse de Leif Segerstam, un des meilleurs interprètes actuels de la musique scandinave, répertoire jusqu'ici fort négligé par l'orchestre du Capitole. Force est de constater que cette attente ne fut pas entièrement comblée, par faute semble-t-il d'un travail suffisant, les répétitions ayant été abrégées pour cause de préparation intensive du Chevalier à la rose ce qui amena une certaine tension entre le chef et les musiciens. Bref, tel quel, ce concert avait de quoi laisser dubitatif, malgré d'indéniables qualités. Le symphonie de Segerstam, écrite pour orchestre sans chef, est en fait un mélange aléatoire de courtes phrases, que l'on dirait empruntées à Sibelius, répétées par chaque pupitre de l'orchestre, trois pianos encadrant chaque changement d'accords. L'oeuvre, certainement trop longue, n'est pas dénuée d'intérêt, notamment par le climat épique qui s'en dégage. Mais, faute de direction précise, l'attention de l'auditeur se dissipe rapidement et cette musique dégage alors un ennui migraineux assez prononcé. Le Concerto de Schumann permettait à Leif Segerstam de reprendre la baguette, et par là même d'exposer ses problèmes de communication avec l'orchestre. En effet, sa battue, volontiers allusive, laisse se dérouler la musique plus qu'elle ne l'organise. Si l'effet peut certainement être intéressant avec un orchestre habitué au chef et au répertoire, il était par contre plutôt périlleux de se présente pour la première fois dans un programme inconnu face à l'orchestre deToulouse. Malgré les efforts d attention évidents des musiciens, les résultats n'ont pas été concluants. Trop souvent en décalage avec un soliste qui a dû se sentir bien seul par moments, l'orchestre ne paraissait à aucun moment dirigé mais plutôt livré à lui-même. Du coup, l'ensemble ne dépassait pas le niveau d'une lecture très professionnelle, mais sans intérêt musical, le soliste ne débordant pas non lus d'imagination. La symphonie de Sibelius exposait les mêmes défauts de manque de coordination entre la battue trop peu directive du chef et un orchestre plein de bonne volonté mais novice dans ce répertoire. Heureusement, après un premier mouvement plutôt erratique, les choses se sont considérablement améliorées dans le courant du second mouvement et les deux derniers contenaient même des passages forts intéressants. Il semblait en effet que, à chaque moment plus mélodique, l'orchestre reprenait ses points de repère et se laissait enfin aller à jouer. Il est pénible de constater que ce qui s'annonçait comme un concert plein de promesses n'a pu aboutir au résultat escompté avant tout pour des questions d'incohérence des emplois du temps. On nous répondra que cela est inévitable lorsqu'un seul orchestre assure tout à la fois les concerts et les opéras. Mais n'aurait-on point pu assurer à ce chef les répétitions demandées ou, à défaut, décaler la date du concert ? Il y à là un mystère d'autant plus regrettable qu'il y a fort à parier que Leif Segerstam ne sera peut-être plus très empressé de renouveler l'expérience.



Laurent Marty

 

 

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