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L’Italienne à Tourcoing

Tourcoing
Théâtre municipal Raymond Devos
05/20/2016 -  et 22, 24* mai (Tourcoing), 8, 10 juin (Paris) 2016
Gioachino Rossini: L’Italiana in Algeri
Anna Reinhold (Isabella), Artavazd Sargsyan (Lindoro), Domenico Balzani (Taddeo), Sergio Gallardo (Mustafà), Samantha Louis-Jean (Elvira), Renaud Delaigue (Haly), Lidia Vinyes-Curtis (Zulma)
Ensemble vocal de l’Atelier lyrique de Tourcoing, La Grande Ecurie et la Chambre du Roy, Jean-Claude Malgoire (direction)
Christian Schiaretti (mise en scène), Thibaut Welchin (costumes), Julia Grand (lumières)


(© Danielle Pierre)


Avec cette nouvelle production de L’Italienne à Alger (1813), Christian Schiaretti collabore pour la dixième fois avec l’Atelier lyrique de Tourcoing. Sa mise en scène ne déborde ni d’idées ni d’audace mais elle se concentre sur l’essentiel tout en insufflant une juste dose de folie douce à cet opéra bouffe. Elle ne force jamais le trait et se garde de pratiquer un humour trop vulgaire ou puéril. Se pliant à la loi du genre, la direction d’acteur maintient le spectacle à un rythme soutenu, bien qu’une ambiance encore plus déjantée aurait pu régner, la satire du pouvoir demeurant ténue. Légère et modulable, la scénographie reconstitue un Orient conforme à l’imaginaire, peu de choses suffisant à cette fin : des tapis recouvrant toute la scène, des accessoires judicieusement choisis, notamment l’inévitable narguilé, de beaux costumes, des lumières étudiées ; le départ en bateau s’avère, ainsi, joliment suggéré. Dommage de recourir, une fois de plus, à des toiles de tulle qui descendent à des moments parfois inopportuns. Il devrait exister un décret pour en limiter l’usage au théâtre.


Anna Reinhold a la classe et les moyens d’Isabella mais elle n’incarne pas cette forte personnalité avec toute la flamboyance attendue. Cette mezzo-soprano au timbre agréable affronte cependant ce rôle virtuose et exposé avec une indéniable maîtrise de la vocalise. Le Lindoro d’Artavazd Sargsyan paraît, à ses côté, bien timoré. La voix légère et mate de ce ténor se révèle, d’entrée de jeu, d’une souplesse toute relative et d’une puissance limitée mais le charme finit par opérer. Domenico Balzani livre, en revanche, dans le rôle de Taddeo, une prestation impeccable, de même que Sergio Gallardo dans celui de Mustafà ; tous deux, d’une parfaite italianité, exploitent assez justement la veine comique de leur personnage. La voix souple et capiteuse de Samantha Louis-Jean, distribuée en Elvira, se conjugue idéalement avec celle, parée d’autant de vertus, de Lidia Vinyes-Curtis ; excellent Haly, enfin, de Renaud Delaigue, qui chante malheureusement trop peu, tant le phrasé se révèle éloquent et raffiné, même dans les récitatifs, accompagnés avec imagination par Nicolas Chesnau.


Les tempi de Jean Claude Malgoire, à la tête de La Grande Ecurie et la Chambre du Roy, ensemble fondé, par ce dernier, il y a cinquante ans, ne mettent jamais en péril les chanteurs ; direction simple et sans fioritures, crescendi maîtrisés, contrastes nets entre moments de tension et de détente. Les cordes paraissent sèches et les vents, surtout les cuivres, se manifestent parfois approximativement, sans doute à cause de la nature ancienne des instruments, mais l’orchestre sonne, la plupart du temps, avec vigueur et légèreté. Ce spectacle honnête témoigne de la volonté de bien faire, à tous les niveaux, de l’Atelier lyrique de Tourcoing.



Sébastien Foucart

 

 

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