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Danse ou musique, il faut choisir Geneva Opéra des Nations 05/13/2016 - et 14, 17, 18, 19, 21, 22 mai 2016 Carl Orff : Carmina Burana Regula Mühlemann (soprano), Boris Stepanov (ténor), Stephan Genz (baryton)
Ballet du Grand Théâtre de Genève, Philippe Cohen (direction), Chœur du Grand Théâtre de Genève, Alan Woodbridge (préparation), Orchestre de la Suisse Romande, Kazuki Yamada (direction musicale)
Claude Brumachon (chorégraphie), Benjamin Lamarche (assistant à la chorégraphie), « On aura tout vu » : Livia Stoianova, Yassen Samouilov (costumes), Olivier Tessier (lumières), Agnès Izrine (dramaturgie), Steven Chotard (répétiteur)
(© GTG/Gregory Batardon)
La célèbre cantate scénique Carmina Burana est actuellement présentée à Genève en version ballet, telle que voulue par son créateur, Carl Orff, qui souhaitait faire de sa partition une œuvre artistique totale. Si on ne peut que saluer le retour – après une longue absence – d’une œuvre certes archiconnue, mais en fin de compte assez rarement jouée, le mélomane ressort immanquablement frustré de la représentation, car la musique est clairement reléguée au second rang, au sens propre comme au figuré. La faute en incombe au dispositif scénique mis en place : alors que les danseurs évoluent sur le devant de la scène, l’orchestre – surélevé – est disposé à l’arrière du plateau, et le chœur est encore plus éloigné. Le résultat est que les interventions des choristes sont le plus souvent étouffées, quand elles ne sont pas carrément couvertes par les bruits de pas des danseurs. Un comble pour une œuvre où le chœur joue le premier rôle. L’orchestre et les solistes vocaux sont un peu mieux lotis acoustiquement parlant, mais la lecture lisse et peu incisive du chef Kazuki Yamada ne donne pas à l’œuvre le relief requis. Chez les solistes, on distingue néanmoins la voix claire et éthérée de Regula Mühlemann, les aigus stratosphériques de Boris Stepanov ainsi que le chant particulièrement expressif de Stephan Genz. Et puis on se console en admirant les magnifiques costumes portés par les danseurs, les mouvements très athlétiques de ces derniers et leurs pas souvent saccadés et acrobatiques, même si pas toujours synchronisés. Clairement, la danse occupe la première place dans cette nouvelle production genevoise de Carmina Burana.
Claudio Poloni
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