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L’homme-orchestre

Paris
Philharmonie 1
04/21/2016 -  
Claude Debussy : Prélude à l’après-midi d’un faune
Dimitri Chostakovitch : Concerto pour violoncelle n° 2, opus 126
Jean Sibelius : Symphonie n° 5 en mi bémol majeur, opus 82

Sol Gabetta (violoncelle)
Orchestre philharmonique de Radio France, Mikko Franck (direction)


S. Gabetta (© Marco Borggreve)


Pour son dernier concert de la saison à la Philharmonie de Paris, l’Orchestre philharmonique de Radio France avait concocté, comme à son habitude, un intelligent et ambitieux programme.


Ce concert débutait par un Prélude à l’après midi d’un faune d’une très grande poésie. Dès l’entrée comme depuis un autre monde de la flûte de Magali Mosnier, la magie, le raffinement et la sensualité étaient au rendez-vous. Le magnifique hautbois d’Olivier Doise participait de cette féerie. Mikko Franck, très attentif aux miroitements de cette musique comme aux voix secondaires, notamment des violoncelles qu’il sollicite du regard, réussissait à rendre toute la transparence et la lumière de cette incroyable musique. Les nuances comme les silences participaient de l’émotion et d’une interprétation semblant ici évidente et d’un total aboutissement. Une merveille!


Ce programme se poursuivait avec le Second Concerto pour violoncelle de Chostakovitch. Ultime œuvre concertante du compositeur russe, créée par Mstislav Rostropovitch auquel elle est dédiée, elle révèle les autres qualités de la direction de Mikko Franck: lyrisme, soutien des rythmes et sens des contrastes. Débutant comme un chant plaintif dans le bas du registre du violoncelle qui dialogue avec les cordes graves de l’orchestre, elle se poursuit ensuite comme une danse offrant même d’étonnants dialogues entre la soliste et la grosse caisse, puis le basson, les cors et même le tambourin! Sol Gabetta y est parfaite d’intonation, d’engagement et de précision. L’Orchestre philharmonique de Radio France est un partenaire de choix et l’entente entre la soliste, le chef et l’orchestre fonctionne à merveille.


Après ce déchaînement de musique, Sol Gabetta et le magnifique pupitre de violoncelles de l’Orchestre philharmonique de Radio France proposaient en bis un moment de paix et de poésie avec «Le Chant des oiseaux de Pablo Casals. On retrouvait naturellement ici les mêmes qualités d’intonation et de musicalité de Sol Gabetta.


La Cinquième Symphonie de Sibelius fut, elle aussi, un véritable enchantement. Le souffle, les lignes, la tension, notamment des cordes, comme l’allant étaient au rendez-vous du premier mouvement. Dans le second, l’esprit champêtre dominait une exécution précise, elle aussi riche en voix secondaires, et se terminant dans une belle suspension du son. Le final à la fascinante construction est emmené, après un beau passage central lyrique, vers l’apothéose des accords finaux que Mikko Franck prend le temps (et le risque!) de faire sonner lentement dans la belle acoustique de la Philharmonie de Paris. Impressionnant et succès public garanti.


Tout le long de ce superbe concert, Mikko Franck est apparu très à l’aise dirigeant le plus souvent debout à distance de l’estrade où siégeait sur son pupitre la partition de la symphonie de Sibelius (pas une seule fois regardée), tout près de son orchestre comme s’il voulait s’immerger parmi ses musiciens tout en ne négligeant pas de se tourner à l’occasion et tout sourire vers le public. Une façon de faire bien à lui d’un chef décidément unique et qui réussit avec son orchestre un parcours sans faute. A un moment où le renouvellement de son mandat au-delà de 2018 est en discussion, la qualité de son travail avec un Philharmonique de Radio France qui est apparu ici comme le meilleur orchestre parisien devrait logiquement être un incontestable atout.


Le site de Sol Gabetta



Gilles Lesur

 

 

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