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Un peu de violence et de poésie

Tournai
Maison de la culture, Salle Lucas
04/02/2016 -  
Joseph Haydn: Quatuor n° 79, opus 76 n° 5
Anton Webern: Bagatelles, opus 9
Wolfgang Rihm: Geste zu Vedova
Robert Schumann: Quatuor n° 3, opus 41 n° 3

Quatuor Minguet: Ulrich Isfort, Annette Reisinger (violon), Aroa Sorin (alto), Matthias Diener (violoncelle)


Le Quatuor Minguet (© Frank Rossbach)


La quatorzième édition des Voix intimes se poursuit ce samedi avec deux concerts, le premier à 15 heures, par le Quatuor Malibran, qui a inscrit à son programme, outre Haydn, comme les autres formations, des pages de Bacri, Lekeu et Huybrechts, le second à 20 heures, par le Quatuor Minguet, qui emprunte son nom à un philosophe espagnol du dix-huitième siècle. Contrairement à la veille, Thierry Bouillet, qui utilise, cette fois, un micro pour mieux se faire entendre, a attendu que chacun s’installe pour présenter, avec une touche d’humour bienvenue, les œuvres de ce soir, toutes de compositeurs germaniques.


La figure obligée, pour commencer : dans le Quatuor opus 76 n° 5 (1797), les musiciens cultivent une sonorité légèrement acidulée mais séduisante. Svelte et légère, précise et élégante, leur exécution se distingue par la finesse des phrasés et la pertinence des tempi ; ce Haydn comble davantage nos attentes que celui du Quatuor Danel vingt-quatre heures auparavant. La discographie du Quatuor Minguet atteste d’un tropisme prononcé pour la musique contemporaine, en particulier celle de Wolfgang Rihm (né en 1952). Geste zu Vedova (2015), exécuté en Belgique pour la première fois, respecte la thématique de cette édition : musique dure et violente, précédée sans césure, dans un climat plus poétique, par les Six Bagatelles (1910) de Webern. Dans ces miniatures, la formation concilie beauté de la sonorité et netteté du trait à un haut niveau d’exigence.


Le Troisième Quatuor (1842) de Schumann paraît, par contre, moins abouti. La mise en place manque parfois de précision, en particulier, dans le premier mouvement, et les interprètes unifient moins parfaitement leur sonorité, leur lecture, trop neutre, ne suscitant l’intérêt que par intermittence ; la fougue ne vient toutefois pas à manquer dans le Finale. La pièce exécutée avant de prendre congé du public change de l’ordinaire : «Ich bin der Welt abhanden gekommen», extrait des Rückert-Lieder de Mahler, transcrit par le second violon, suscite, en revanche, de l’émotion.


Deux quatuors figurent à l’affiche le lendemain : d’abord, à 11 heures, le Quatuor Meccore, dans, notamment, le Quatuor «Voces intimae» de Sibelius, dont le festival tire son nom, ensuite, à 16 heures, le Quatuor Danois, qui, en plus de jouer du Haydn et du Penderecki, entraîne le public dans la musique traditionnelle scandinave.


Le site du Quatuor Minguet



Sébastien Foucart

 

 

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