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L’union fait La Force

Geneva
Victoria Hall
02/01/2016 -  et 3*, 5, 7 février 2016
Giuseppe Verdi : La forza del destino
Alexander Teliga (Le Marquis de Calatrava), Csilla Boross (Donna Leonora), Franco Vassallo (Don Carlo di Vargas), Aquiles Machado (Don Alvaro), Ahlima Mhamdi (Preziosilla), Vitalij Kowaljow (Le Père gardien), José Fardilha (Frère Melitone), Johanna Rittiner-Sermier (Curra), Nicolas Carré (L’Alcade), Rémi Garin (Maître Trabuco), Un chirurgien (Seong-Ho Han)
Chœur du Grand Théâtre de Genève, Alan Woodbridge (préparation), Orchestre de la Suisse Romande, Paolo Arrivabeni (direction musicale)


(© GTG/Magali Dougados)



La Force du destin a beau s’ouvrir sur l’une des pages les plus connues de Verdi, l’œuvre est rarement à l’affiche des théâtres lyriques. Les quatre représentations actuellement programmées à Genève – en version de concert – font donc figure d’événement. Le résultat est à la hauteur des attentes. Orchestre, chanteurs et choristes sont unis pour offrir une grande soirée. Dès les premières mesures de la célèbre Ouverture, Paolo Arrivabeni, à la tête de l’Orchestre de la Suisse Romande, opte pour des tempi vifs et aiguise les contrastes, exacerbant la tension dramatique et la puissance de l’orchestration. Il faut dire que l’ouvrage s’y prête : noir, sombre et excessif, opéra des passions sublimées, romantique à souhait, La forza fait se dérouler les fils du destin entre malédiction, imprécations, fureur et vengeance. Mais réduire l’ouvrage à ses débordements serait réducteur, et c’est là le seul bémol de la soirée, le chef privilégiant ostensiblement le flot sonore et les décibels aux nuances et à la subtilité. On aurait tort cependant de bouder son plaisir, car l’OSR apparaît en grande forme : cohésion entre les pupitres, précision dans les traits et les attaques, interventions remarquables des solistes, notamment de la clarinette, les motifs de satisfaction ne manquent pas.


Soudé lui aussi, le plateau vocal est de grande qualité. On relève tout d’abord le Carlo impérial de Franco Vassallo, au chant noble et raffiné ainsi qu’au « legato » exemplaire. Le Padre Guardiano particulièrement humain et sensible de Vitalij Kowaljow ne lui cède en rien, avec sa voix sonore et bien timbrée. La Leonora de Csilla Boross séduit, quant à elle, par sa voix ample et majestueuse, aux aigus puissants. Son grand air « Pace pace mio Dio » révèle une justesse d’intonation à toute épreuve et des « pianissimi » éthérés qui font frissonner la salle. Si, en début de soirée, les aigus d’Aquiles Machado semblent quelque peu étriqués, le ténor finit par camper un Alvaro héroïque, au chant ardent et passionné et au phrasé délicat. Ahlima Mhamdi incarne une Preziosilla à la voix corsée et agile, alors que José Fardilha confère à Fra Melitone bonhomie et truculence. La remarquable prestation du chœur achève de rendre cette soirée mémorable.



Claudio Poloni

 

 

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