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Reprise de la production de Willy Decker

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De Vlaamse Opera
04/13/2001 -  et les 16, 19, 22 et 25 avril; et à Gent: le 29 mars, les 1, 4 et 7 avril 2001
Richard Wagner: Tristan und Isolde

Luana DeVol (Isolde), Louis Gentile (Tristan), Petra Lang (Brangäne, en remplacement de Julia Juon), Jürgen Freier (Kurwenal), Frode Olsen (König Marke), Kor-Jan Dusseljee (Melot), Alexei Grigorev (Ein Hirt/ Stimme eines junges Seemanns), Miguel Torres (Ein Steuermann),
Symfonisch Orkest en Koor van de Vlaamse Opera, Sivio Varviso (direction musicale), Willy Decker (mise en scène), Sven Nielsen (réalisation de la mise en scène), Wolfgang Gussmann (décors et costumes), Michael Röger (éclairages), Eric Lederhandler (chef des choeurs)

Décidément omniprésent sur les scènes belges, Willy Decker répond à chaque fois à la mission qui lui est confié avec une intelligence qui n’oublie la composante émotionnelle. Chaque représentation qu’il signe nous laisse un peu choqué et nous permet d’ouvrir les yeux sur certains aspects de l’œuvre, toujours traitée avec le plus grand respect. A l’Opéra des Flandres, il nous a donnés récemment une Salomé inoubliable et cette reprise de ce Tristan und Isolde, crée en 1998 (en collaboration avec l’Opéra de Leipzig) n’a pas perdu une once de son impact (malgré l’absence de Decker, qui a confié à Sven Nielsen la mission d’assurer la réalisation de ses idées).
Une fois de plus, Decker prône la sobriété et la concentration, aidé en cela par Wolfgang Gussmann, auteurs des costumes et surtout d’un décor éloquent. Nous retrouvons le plan incliné si cher à Decker, entouré de deux parois dont l’une coulisse pour laisser entrer des personnages. Chaque acte à sa couleur : bleu clair pour le premier, vert pour le deuxième, enfin noir et blanc pour le dernier. Lorsque les parois s’ouvrent, la couleur de l’acte suit le prépare et cela donne une cohérence à l’action de l’œuvre. L’élément central est par ailleurs une barque qui symbolisera l’histoire de l’amour entre Tristan et Isolde. L’impact de l’apparition de cette barque brisée au troisième est très forte. Une autre image bouleversante survient à la fin de l’acte deux : Tristan se blesse en se rendant aveugle et Isolde à son tour se mutile les yeux et ils finissent l’acte enlacés.
Evidemment, pour une réussite de cette œuvre de Wagner, l’interprétation musicale est importante. Dès les premières mesures, Silvio Varviso se montre un grand chef wagnérien et cela se confirmera tout au long de la représentation ; il fait preuve de précision, d’un souci pour ses chanteurs, d’une volonté de colorer le plus possible, de varier les tempi, parfois un peu lents.
La distribution s’est peu renouvelée depuis 1998 : nous retrouvons Luana DeVol, Louis Gentile et Petra Lang (celle-ci remplaçant au dernier moment Julia Juon, la fascinante Kundry de l’Opéra-Bastille, souffrante). Luana DeVol , déjà souveraine en 1998, habite le rôle avec une intensité exceptionnelle et elle a même progressé dans le contrôle du chant piano , ce qui fait que son « Mild und Leise » est sublime. Le vibrato s’est par contre accentué et la diction en pâtît. Mais à notre époque où nous devons nous contenter de Gabriele Schnaut, Jane Eaglen, voire de Waltaud Meier (qui peut à l’occasion être convaincante dans ce rôle), nous ne pouvons pas nous en plaindre, d’autant que l’actrice est irréprochable.
Louis Gentile n’a pas plus qu’en 1998 la voix de Tristan ; il s’économise pour le dernier acte où il convainc presque, surtout par un jeu engagé, bouleversant, mais vocalement aussi il a de bons moments. Reste qu’il est égaré dangereusement s’il continue ce répertoire.
Petra Lang est bien connue maintenant comme un des meilleures Brangäne en activité et cela se confirme, hormis quelques difficultés de justesse au début de l’œuvre. Son timbre chaud contraste merveilleusement avec celui de sa partenaire.
Il n’y a que des compliments à adresser au Roi Marke parfait d’intonation, de style, de diction, de qualité vocale de Frode Olsen. Excellent aussi le Kurwenal de Jürgen Freier, à la voix d’une capacité de projection impressionnante et l’on citera la brillante intervention d’Alexei Grigoriev.
Mon seul regret est de n’avoir donc pu entendre et voir Julia Juon, qui depuis sa Geschwitz et sa Kundry à Paris me fascine comme l’une des plus originales actrice-chanteuses des scènes lyriques.







Christophe Vetter

 

 

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