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Charme et finesse

Paris
Philharmonie 2
01/23/2016 -  et 22 (Genève), 24 (Girona) janvier 2016
Franz Schubert : Quatuor à cordes n° 12 «Quartettsatz» en ut mineur, D. 703
Dimitri Chostakovitch : Quatuor à cordes n° 6 en sol majeur, opus 101
Ludwig van Beethoven : Quatuor à cordes n° 8 en mi mineur, opus 59, n° 2

Quatuor Casals : Vera Martínez-Mehner, Abel Tomàs (violon), Jonathan Brown (alto), Arnau Tomàs (violoncelle)


Le Quatuor Casals (© Molina Visuals)


La biennale de quatuors à cordes est un des événements musicaux les plus passionnants qu’offre régulièrement la capitale. Cette année, la septième édition de ce festival, consacré à une seule forme musicale, probablement la plus exigeante et la plus concentrée, ne déroge pas à son organisation traditionnelle, mêlant avec intelligence programmation classique et œuvres contemporaines, jeunes quatuors en devenir et ensembles confirmés. Enfin, le nombre de quatuors est encore cette année impressionnant, vingt quatuors devant se produire entre le 15 et 24 janvier.


C’était avec plaisir qu’on retrouvait parmi eux, après l’avoir entendu à Gijón en 2010, le Quatuor Casals, rare ensemble de musique de chambre ibérique de prestige international, provenant d’un pays où la musique de chambre est pourtant assez sinistrée et où la production de quatuors a été jusqu’à présent des plus ténues si l’on songe à l’Oración del Torero de Joaquín Turina d’ailleurs déjà enregistré par les Casals.


La première pièce présentée, dans une salle comble mais un public assez âgé, était le Quaterttsatz (1820) de Franz Schubert (1797-1828). La vision parfaitement rythmée de ce mouvement assez contrasté d’un quatuor inachevé par les Casals n’exclut nullement une certaine tendresse et ne pouvait qu’aiguiser l’appétit. Le Sixième Quatuor (1956) de Dimitri Chostakovitch (1906-1975) confirma les qualités des Casals : cohérence des instrumentistes, équilibre des voix, clarté du discours, matité du son, refus du clinquant, soin. Après un premier mouvement dansant, grinçant, curieusement léger, le deuxième est un scherzo émaillé de pizzicatos où le violoncelle d’Arnau Tomàs, tout à fait remarquable, tira aisément la couverture à lui. Le Lento suivant parut moins réussi, la tension semblant se relâcher, l’ennui s’installant presque. Les Casals parurent assurément plus à l’aise avec le dernier mouvement, varié, fantasque, léger.


Après ces pages interprétées avec autant de charme que de finesse, et la pause, ils s’attaquèrent au Huitième Quatuor (1809) de Ludwig van Beethoven (1770-1827), le deuxième des célèbres « Razoumovski ». A la suite d’un premier mouvement marqué par l’urgence mais aussi quelques modestes approximations du côté du premier violon, les Casals abordèrent le deuxième presque trop sagement, semblant avoir quelque mal à habiter ces pages en voulant probablement éviter tout épanchement excessif. Ils ne retrouvèrent l’esprit opiniâtre initial, sans arrière pensée, et un certain engagement que dans le mouvement final, l’archet du premier violon, un peu court, courant presque après la virtuosité.


Les Casals changèrent ensuite de climat et de répertoire en revenant à Chostakovitch, mais à sa face sombre voire tragique, lors d’un bis démontrant encore une fois toute l’étendue de leur talent. Le troisième mouvement du Troisième Quatuor fut en effet âpre, intense, sans concession. L’ensemble catalan (toujours debout, à l’exception naturellement du violoncelliste), confirma alors la variété de sa palette, son sens de l’adaptation à des univers stylistiques différents, sens que l’on décèle finalement assez bien au travers de l’éclectisme de ses, déjà, douze disques...


Le site du Quatuor Casals


Le concert en intégralité sur le site de la Philharmonie de Paris:






Stéphane Guy

 

 

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