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Une personnalité affirmée

Liège
Salle philharmonique
01/10/2016 -  
Modeste Moussorgski: Tableaux d’une exposition
Franz Liszt: Trois Etudes de concert: 2. «La leggierezza» – Etudes d’exécution transcendante: 5. «Feux follets» – Grandes Etudes de Paganini: 3. «La campanella»
Franz Liszt/Vladimir Horowitz: Rhapsodie hongroise n° 2
Igor Stravinski: Trois mouvements de «Pétrouchka»

Khatia Buniatishvili (piano)


K. Buniatishvili (© Julia Wesley)


Malgré sa notoriété, Khatia Buniatishvili se produit pour la première fois dans la Salle philharmonique de Liège : un phénomène qui cultive soigneusement son image dans le monde de la musique classique où le marketing se révèle bien plus étudié et efficace que ce que l’on croit. Vêtue ainsi d’une robe rouge échancrée dans le dos, dont la couleur s’accorde avec les spots lumineux placés de part et d’autre de la scène, la pianiste géorgienne (née en 1987) livre une interprétation inhabituelle des Tableaux d’une exposition (1874) de Moussorgski, et ce dès le thème de la première «Promenade», énoncé dans un murmure, de manière quasiment imperceptible. Elle impose par la suite, dans les passages lents, un ton introspectif exaspérant et hors de propos. «Il vecchio castello», par exemple, semble interminable, la pianiste y développant une sonorité feutrée alors qu’elle survole les pages plus vives. Evidemment, une telle approche, assumée, a pour conséquence d’accuser les contrastes – «La Cabane sur des pattes de poule» parait ainsi trop agité et univoque suite aux atermoiements de «Cum mortuis in lingua mortua». Khatia Buniatishvili, qui possède de considérables moyens, développe avec aplomb une conception personnelle de l’ouvrage, et dans laquelle elle ne laisse rien au hasard, mais surchargée d’intentions.


La seconde partie s’avère moins contestable: «La leggierezza» (1848), «Feux follets» (1851) et «La campanella» (1838) de Liszt scintillantes, limpides, à la dynamique minutieuse, aux trilles impeccables. Malgré, là aussi, sa rapidité, l’exécution demeure le plus souvent précise. Khatia Buniatishvili garde également le contrôle dans une Deuxième Rhapsodie hongroise (1851) énergique, à l’impulsion ferme mais de nouveau trop extérieure et manquant de noblesse. Elle affiche, pour finir, beaucoup d’imagination dans les Trois mouvements de «Pétrouchka» (1921) de Stravinski, débordant de couleurs et d’effets, éclatants, parfois trop démonstratifs mais intelligibles, malgré des tempi vertigineux. Le public l’applaudit chaleureusement mais brièvement, ne réclamant pas d’autre bis après un Prélude en mi mineur de Chopin qui atteste, malgré tout, de la sensibilité de cette artiste à la personnalité affirmée. Les prochains concerts de la série «Piano 5 étoiles» se tiendront, toujours à 16 heures, le 13 mars (Philippe Cassard) et le 15 mai (Alexander Gurning).


Le site de Khatia Buniatishvili



Sébastien Foucart

 

 

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