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Destination Cythère

Tours
Grand Théâtre
12/26/2015 -  et 27, 30*, 31 décembre 2015
Jacques Offenbach : La Belle Hélène
Karine Deshayes (Hélène), Eugénie Danglade (Oreste), Antonio Figueroa (Pâris), Jean-Marc Salzmann (Calchas), Ronan Nédélec (Agamemnon), Antoine Normand (Ménélas), Vincent de Rooster (Achille), Yvan Rebeyrol (Ajax I), Jean-Philippe Corre (Ajax II), Pascale Sicaud-Beauchesnais (Parthénis), Pauline Sabatier (Léoena), Julie Girerd (Bacchis), Yvan Sautejeau (Philocome), Jean-Marc Bertre (Euthyclès), Michaël Pascault, K’chash (Esclaves gardiens)
Chœurs de l’Opéra de Tours, Inaki Encina Oyón (chef de chœur), Orchestre symphonique Région Centre-Val de Loire-Tours, Jean-Yves Ossonce (direction musicale)
Bernard Pisani (mise en scène, chorégraphie), Eric Chevalier (décors), Frédéric Pineau (costumes), Jacques Chatelet (lumières)


(© François Berthon)


Coproduction avec Saint-Etienne et Metz, la mise en scène de La Belle Hélène réglée par Bernard Pisani arrive à Tours, après être passée par Toulon l’an dernier. A rebours des relectures qui travestissent le livret, la présente réalisation s’attache d’abord à mettre en valeur la fantaisie mythologique originelle, à laquelle répondent les costumes dessinés par Frédéric Pineau, et que rehaussent les poétiques lumières de Jacques Chatelet – disparu il y a quelques jours et à qui cette reprise rend en quelque sorte hommage. Les pastels des décors d’Eric Chevalier s’autorisent quelques apartés contemporains, à l’instar de l’arrivée par les airs de la galère à destination de Cythère, au diapason de la charade qui transpose la locomotive en Airbus A 380. Les chorégraphies conçues par Bernard Pisani lui-même connaissent les exigences d’efficacité et concourent à la cohérence du spectacle.


On retrouve avec plaisir Karine Deshayes en reine de Sparte. Elle incarne une Hélène généreusement vocale, qui ne sacrifie en rien une présence souveraine. La plénitude de la ligne et celle de la déclamation nourrissent une incarnation sensible aux différentes facettes du personnage, des minauderies de l’épouse victime de la «fatalité» aux émois contenus de la femme amoureuse. Antonio Figueroa n’a nul besoin de l’insolence pour laisser s’épanouir la lumineuse juvénilité de son Pâris. En Ménélas, Antoine Normand ne se contente pas de l’impuissance royale et élève les planches au niveau de la musique, sans omettre d’improviser habilement sur l’actualité, en rappelant que «le Pirée derrière nous», ainsi que Tsipras le lui a confirmé par téléphone, après avoir joué des versants gauche et droite de la salle avant de conclure sur la région Centre.


Le Calchas de Jean-Marc Salzmann rivalise d’autorité avec le solide Agamemnon de Ronan Nédélec. Notes et théâtre s’allient également favorablement dans le savoureux duo formé par les Parthénis et Léoena de Pascale Sicaud-Beauchesnais et Pauline Sabatier, interventions que les deux solistes mettent en avant davantage qu’il n’est de coutume – et l’on s’en réjouira. Eugénie Danglade n’oublie pas l’impulsive androgynie d’Oreste. La vaillance d’opérette de l’Achille de Vincent de Rooster se révèle autant en situation que les deux Ajax façon Dupont d’Yvan Rebeyrol et Jean-François Corre. Julie Girerd ne démérite aucunement en Bacchis. Mentionnons encore Yvan Sautejeau et Jean-Marc Bertre, respectivement Philocome et Euthyclès, membres des chœurs.


Préparés par Inaki Encina Oyón, ces derniers participent sans retenue à ce spectacle festif, conduit avec une maîtrise remarquable par Jean-Yves Ossonce: complicité parfois ludique des pupitres avec un clin d’œil à La Guerre des étoiles, vitalité de la dynamique sans sacrifier le raffinement et l’intelligence de l’écriture d’Offenbach. Avec l’Orchestre symphonique Région Centre-Val de Loire-Tours, le chef français achève brillamment son mandat de dix-sept ans à la tête de la maison tourangelle – et l’on pourra encore vérifier l’excellence de son travail dans le doublé Trouble in Tahiti/La Société Anonyme des Messieurs Prudents puis Eugène Onéguine, les deux dernières productions de la saison qu’il dirigera.



Gilles Charlassier

 

 

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