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Onirique et fantaisiste

Liège
Opéra royal de Wallonie
12/18/2015 -  et 20, 22, 27*, 29, 31 décembre 2015, 2, 5 (Liège), 9 (Charleroi) janvier 2015
Wolfgang Amadeus Mozart : Die Zauberflöte, K. 620
Anne-Catherine Gillet (Pamina), Anicio Zorzi Giustiniani (Tamino), Mario Cassi (Papageno), Burcu Uyar (Die Königin der Nacht), Gianluca Buratto (Sarastro), Inge Dreisig (Papagena), Krystian Adam (Monostatos), Anneke Luyten (Erste Dame), Sabina Willeit (Zweite Dame), Beatrix Krisztina Papp (Dritte Dame), Roger Joakim (Der Sprecher), Papuna Tchuradze (Zweiter Priester, Erster Geharnischter), Arnaud Rouillon (Erste Priester, Zweiter Geharnischter)
Maîtrise de l’Opéra royal de Wallonie, Chœurs de l’Opéra royal de Wallonie, Pierre Iodice (chef des chœurs), Orchestre de l’Opéra royal de Wallonie, Paolo Arrivabeni (direction)
Cécile Roussat, Julien Lubek (mise en scène, chorégraphie, décors), Elodie Monet (décors), Sylvie Skinazi (costumes), Marc Gingold (lumières)


(© Lorraine Wauters/Opéra royal de Wallonie)


L’Opéra royal de Wallonie reprend la Flûte enchantée (1791) montée il y a cinq ans sous le chapiteau : voici l’occasion d’emmener toute la famille à l’opéra durant les fêtes de fin d’année. Cécile Roussat et Julien Lubek interprètent ce parcours initiatique à la manière d’un conte. Alors que Tamino rêve, Papageno survient dans la chambre, un serpent sort du lit, la Reine de la Nuit apparaît dans le cadre d’un tableau et ainsi de suite durant deux heures et demie. Fidèle à l’esprit de l’ouvrage, le duo a imaginé un univers onirique et fantaisiste rempli de personnages amusants qui surgissent sur les étagères de la bibliothèque ou de la tranche de livres, de lilliputiens aux têtes démesurées qui sautillent gentiment, de meubles qui se déplacent tout seuls, de couettes qui rampent sur le sol, d’horloges qui descendent des cintres, d’artistes de cirque qui effectuent des numéros d’équilibriste ou de jonglerie. Toutefois, le ravissement des décors et la richesse des costumes de cette scénographie joliment mise en lumières ne compensent pas la faiblesse théâtrale de la mise en scène. Bien qu’il s’agisse d’un Singspiel, les dialogues ne vivent pas assez et les personnages principaux se détachent à peine. La féerie et la poésie du visuel ne suffisent pas à elles seules mais la bonne humeur et la naïveté de ce spectacle limpide et cohérent séduisent immédiatement.


La distribution ne comporte aucune voix exceptionnelle mais chacune a un style adéquat. Anne-Catherine Gillet incarne Pamina pour la première fois mais elle ne laisse pas un aussi grand souvenir dans ce rôle que dans celui de Leila en avril : le timbre demeure ravissant mais le chant ne paraît cette fois pas aussi élaboré et épanoui. Il faut reconnaître que la mise en scène met mal en valeur la beauté naturelle de la soprano, costumée, au début, comme une poupée, telle Olympia des Contes d’Hoffmann. Burcu Uyar, à la voix puissante et aux aigus dardés, affronte la Reine de la Nuit avec force et conviction mais elle se montre meilleure dans le second acte, comme s’il lui fallait s’économiser pour «Der Hölle Rache».


Le reste de la distribution laisse en revanche sur sa faim : Tamino sensible mais modeste d’Anicio Zorzi Giustiniani, Papageno sympathique mais ordinaire de Mario Cassi, Papagena passant inaperçu d’Inge Dreisig, Sarastro noble mais à court de graves de Gianluca Buratto. Alors que le Monostatos de Krystian Lada et l’Orateur de Roger Joakim ne laissent guère de souvenirs eux non plus, les trois Dames incarnées par Anneke Luyten, Sabina Willeit et Beatrix Krisztina Papp retiennent l’attention, moins à cause de leurs voix, harmonieuses, que de leurs costumes, le trio ressemblant à des sarcophages qui se déplacent à petits pas. La discipline règne la plupart du temps dans les rangs de l’orchestre mais la direction de Paolo Arrivabeni, qui aborde cet ouvrage pour la première fois, manque de vitalité et de brillant. Pierre Iodice a, pour finir, rigoureusement préparé les chœurs mais ceux-ci restent dans la fosse, comme si les metteurs en scène ne savaient pas quoi en faire.



Sébastien Foucart

 

 

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