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Version de concert améliorée

Bruxelles
Bozar, Salle Henry Le Bœuf
12/15/2015 -  18*, 20, 22 décembre 2015
Engelbert Humperdinck: Hänsel und Gretel
Dietrich Henschel (Der Vater), Natascha Petrinsky (Die Mutter), Gaëlle Arquez (Hänsel), Talia Or (Gretel), Georg Nigl (Die Knusperhexe), Ilse Eerens (Sandmännchen, Taumännchen)
La Choraline, Benoît Giaux (chef de chœur), Maîtrise de la Monnaie, Denis Menier (chef de chœur), Orchestre symphonique de la Monnaie, Lothar Koenigs (direction)
Manual Cinema (projections en direct)


(© Bernard Coutant)


La saison hors les murs de la Monnaie se profile d’ores et déjà comme une des plus originales et passionnantes de ces dernières années, malgré l’exil dans différents lieux de Bruxelles et les restrictions budgétaires auxquelles le théâtre doit se soumettre. Pas de grande production, en décembre, mais une version de concert améliorée d’un opéra populaire dans les pays germaniques mais paraissant à l’affiche plus fréquemment que naguère outre-Rhin (encore récemment à Nantes).


L’exécution de Hansel et Gretel (1893) s’accompagne de projections sur un écran placé au-dessus de l’orchestre. A la fois collectif de performance, studio de création et compagnie de production, Manual Cinema anime en direct ce conte bien connu en recourant à des moyens modestes, notamment ces bons vieux rétroprojecteurs. Le concept repose sur le principe du théâtre d’ombres, les personnages étant incarnés par de simples marionnettes et des comédiens affublés de nez pointus. Le public est invité, durant la pause et après le spectacle, à visiter l’installation placée dans un espace à l’arrière de la loge royale, donc invisible de la salle, mais de nombreux curieux s’y pressent, de sorte que seule une minorité d’entre eux a la possibilité d’examiner les coulisses. L’aspect esthétique de cette animation ravissante, parfois drôle, s’avère abouti. Il s’en dégage une poésie particulière que la haute technologie et une animation réalisée en studio n’auraient probablement pas apportée. L’actualisation, discrète, préserve le charme et la naïveté du conte : Hänsel, Gretel et leurs parents vivent ainsi à la lisière d’une ville moderne ayant prospéré grâce à la fraise des bois – la méchante sorcière habite, elle, dans la forêt et il est bien question de friandises. Malgré l’imagination et le sens du rythme dont cette jeune équipe atteste, le concept n’accapare pas l’attention au détriment de l’orchestre et des chanteurs ; au contraire, nous aurions bien voulu nous abstraire complètement des musiciens pour nous concentrer sur l’écran.


Gaëlle Arquez et Talia Or interprètent le frère et la sœur : leurs voix s’apparient harmonieusement, celle de la mezzo française, vibrante et colorée, affrontant plus aisément l’orchestre que celle, moins ample et puissante, mais gracieuse, de la soprano germano-israélienne. Dietrich Henschel se montre particulièrement convaincant dans le rôle du père, auquel il prête sa voix de baryton haut de gamme, tandis que Natascha Petrinsky affirme un fort caractère dans celui de la mère, personnage auquel elle confère un tempérament dramatique un peu hors de propos ; elle exprime toutefois avec émotion son désarroi de ne pas pouvoir offrir à ses enfants une vie meilleure. Comédien et chanteur d’exception, Georg Nigl livre une phénoménale prestation en sorcière, grinçante et pittoresque, tandis qu’Ilse Eerens chante le marchand de sable avec toute la délicatesse dont elle est coutumière. Faisant honneur à la belle musique de Humperdinck, l’orchestre semble souvent plus épanoui sur la scène de la salle Henry Le Bœuf que dans la fosse dans la Monnaie. Lothar Koenigs obtient de lui de la souplesse, de la précision et une sonorité séduisante, dense, jamais lourde, la musique progressant dans de capiteux effluves wagnériens et straussiens. Le spectacle de fin d’année par excellence, touchant, frais et léger.


Le site de Manual Cinema



Sébastien Foucart

 

 

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