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Parfum d’Italie

Metz
Opéra-Théâtre
11/22/2015 -  et 24*, 26 novembre 2015
Gioacchino Rossini : Il Turco in Italia
Giovanni Furlanetto (Selim), Julia Bauer (Fiorilla), Domenica Balzani (Don Geronio), Cyrille Dubois (Don Narciso), Matthieu Lécroart (Prosdocimo), Anna Destraël (Zaida), Artavazd Sargsyan (Albazar)
Chœur de l’Opéra-Théâtre de Metz Métropole, Nathalie Marmeuse (chef de chœur), Orchestre national de Lorraine, José Miguel Pérez-Sierra (direction musicale)
Federico Bertolani (mise en scène), Giulia Zucchetta (décors), Federica Miani (costumes), Patrice Willaume (lumières)


Moins fréquent sur les scènes L’Italienne à Alger ou La Cerenentola, Le Turc en Italie retrouve les faveurs des maisons hexagonales ces dernières saisons, à l’image de Nantes dernièrement ou Dijon en janvier prochain. L’Opéra de Metz le présente, en ce mois de novembre, dans le cadre d’une coproduction avec trois institutions du nord de la Botte, Trévise, Ferrare et Plaisance – témoin des échanges européens où s’inscrit le théâtre mosellan – dans une mise en scène réglée par Federico Bertolani.


L’intrigue, élaborée au fur et à mesure par Prosdocimo, poète en mal d’inspiration, relie les ficelles de la comédie, avec mari jaloux et épouse coquette, et ne manque pas d’agrément, quand bien même son habileté demeure plus démonstrative que subtile. La scénographie de Giulia Zucchetta, où dominent de méridionaux tons pastels, corroborés par les costumes de Federica Miani et rehaussés par les lumières dues à Patrice Willaume, suit la théâtralité in progress de la pièce, que la direction d’acteurs ne cherche pas à contrarier. Ainsi, le confort et le plaisir de l’œil ne distraient pas de la vérité profonde de Rossini.


Giovanni Furlanetto n’a nul besoin de caricaturer l’exotisme de Selim pour en magnifier la présence. L’assurance sur l’ensemble d’une tessiture remarquablement homogène nourrit une incarnation vivante dont l’inconstance conjugale le rapproche, par le hasard de Fiorilla, des tourments de Don Geronio. Domenica Balzani ne dissimule pas le barbon, sans pour autant laisser ses moyens faiblir, ni altérer la sympathie du personnage, nonobstant une irréductible part de ridicule. Prétendant juvénile au bagout virtuose et haut placé, Cyrille Dubois se glisse admirablement dans les cordes de Don Narciso et confirme les promesses placés en ce ténor léger de la nouvelle génération du chant français.


Julia Bauer ne ménage pas les atours piquants et capricieux de Fiorilla, quitte à goûter çà et là au cabotinage. Du moins la maîtrise et l’à-propos ne font-ils aucun doute, par-delà un brillant un rien acidulé à certaines oreilles. Anna Destraël ne manque pas de la couleur requise pour Zaida, sans parvenir cependant à la soutenir par une technique sans reproche. En Prosdocimo, Matthieu Lécroart équilibre raison des planches et celle de la partition, quand Albazar revient à un idiomatique Artavazd Sargsyan.


Préparés par Nathalie Marmeuse, le Chœur de l’Opéra-Théâtre de Metz Métropole assure leur office et leur enthousiasme. Sous la baguette de José Miguel Pérez-Sierra, l’Orchestre national de Lorraine respire le communicatif parfum d’Italie que distille Rossini dans son ouvrage, et dont nos heures sombres ont plus que jamais besoin.



Gilles Charlassier

 

 

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