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Le feu sous la glace

Geneva
Victoria Hall
11/05/2015 -  
Johann Sebastian Bach: Suite n° 3, BWV 1068 : Aria
Charles Gounod : Repentir Edward Elgar : Enigma Variations, opus 36 : «Nimrod»
Vladimir Vavilov : Ave Maria (d’après Giulio Caccini)
Giuseppe Verdi : La forza del destino : Ouverture & «Pace, pace mio Dio !»
Amilcare Ponchielli : La Gioconda : Danse des heures
Gaetano Donizetti : Dom Sebastien, Roi de Portugal : «Que faire - Sol adoré de la patrie»
Pietro Mascagni : Cavalleria rusticana : Intermezzo & «Voi lo sapete, O mamma»
Georges Bizet : L’Arlésienne, Suite n° 2 : Menuet & Farandole – Carmen : Chanson bohème

Elīna Garanca (mezzo-soprano)
Orchestre de la Suisse romande, Karel Mark Chichon (direction)


(© Enrique Pardo)



L’Association des Amis de l’Orchestre de la Suisse Romande, qui soutient généreusement la formation, vient de fêter avec éclat ses 80 ans en invitant la mezzo-soprano Elīna Garanca pour une soirée de gala qui s’est terminée sous les ovations d’un public conquis. Il faut dire que la chanteuse dispose de moyens vocaux exceptionnels, qui ont fait chavirer les spectateurs dès les premières notes : voix ample et généreuse n’ayant aucune peine à s’élever au-dessus des instrumentistes, radieuse beauté du timbre, ligne vocale parfaitement maîtrisée sur toute la tessiture (absolument aucune trace de vibrato ni aucune stridence), graves ambrés, aigus éclatants, longueur de souffle ahurissante et « pianissimi » pleinement contrôlés, à l’exemple des murmures de l’Ave Maria de Vavilov. Il convient de relever aussi qu’elle a chanté par cœur l’entier du programme, y compris les bis, ce qui devient de plus en plus rare dans les concerts lyriques. A la tête de l’Orchestre de la Suisse Romande, Karel Mark Chichon (M. Garanca à la ville) a été un accompagnateur particulièrement attentif, mais pas forcément des plus inspirés.


Très élégante dans sa robe rose pâle, Elīna Garanca a certes fourni une prestation vocale éblouissante, mais a semblé tellement concentrée sur son chant, cherchant à en maîtriser les moindres nuances, que la première partie du concert s’est terminée sans véritable émotion. Heureusement, la seconde partie est venue contredire ce constat : dans une robe bleue cette fois, l’artiste a livré un «Voi lo sapete, O mamma» de Cavalleria rusticana intense et passionné, lançant des regards noirs au public et bouillant de rage et de désespoir, poings serrés. Après une «Chanson bohème» très noble, son tempérament de feu a finalement explosé dans les deux zarzuelas qui ont servi de bis, le public n’en demandant pas mieux, même si on aurait aimé qu’elle termine ce superbe concert par un nouvel extrait de Carmen. Il aura fallu du temps à Elīna Garanca pour se laisser véritablement aller, mais quel feu d’artifice final !



Claudio Poloni

 

 

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