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Don Plasson met Strauss dans sa manche

Toulouse
Halle aux Grains
03/29/2001 -  
Richard Strauss : Don Quichotte, op. 35
Richard Wagner : Ouvertures du Vaisseau fantôme et de Tannhäuser, Chevauchée des Walkyries

Orchestre du Capitole, Michel Plasson (direction), Arto Noras (violoncelle)

On connait les affinités de Michel Plasson avec le répertoire du début du XX° siècle, largement illustrées dans le répertoire français mais pas moins évidentes dans Zemlinsky ou Bartók. Ce Don Quichotte en offrait une nouvelle -et très belle- démonstration.

Dans une conception d’ensemble plutôt portée sur l’introspection nostalgique que véritablement humoristique, Michel Plasson, soignant amoureusement les détails de l’orchestration, a tiré de l’œuvre des effets d’une belle transparence quasi-chambriste, mettant ainsi en avant le rôle des bois -excellents- de l’orchestre du Capitole. Il faut dire que les musiciens ont parfaitement joué le jeu de cette approche toute de fluidité et que le fini orchestral était, à quelques détails inhérents au concert près, tout à fait remarquable.
Bien sûr, une telle conception, assez automnale, éludait en fait une partie de la problématique d’une œuvre parfois caustique, proche en cela de Till Eulenspiegel, mais Michel Plasson, en la tirant plutôt vers les Métamorphoses, aura rarement montré tant de raffinement et de légèreté dans sa direction. À ce titre, les passages élégiaques, comme “doux épanchements à la pensée de la lointaine Dulcinée”, ou une “Chevauchée dans les airs” particulièrement… aérienne, étaient très réussis, alors que les passages plus énergiques se paraient d’une couleur plus tendre qu’ironique.

Le violoncelle d’un parfait atticisme d’Arto Noras, s’il s’inscrivait dans le parti-pris du chef, manquait sans doute trop de présence pour évoquer la figure chevaleresque d’un Don Quichotte emporté par ses rêves. À ce titre, il s’est fait voler la vedette par l’alto autrement présent du premier pupitre de l’orchestre, Domingo Mujica.

Cette réserve expressive du soliste peut expliquer que l’on ne retrouvait pas tout à fait dans ce concert l’électricité qui se dégageait d’un précédent Concerto de Schumann avec Hélène Grimaud. Néanmoins, cette œuvre fut une éclatante démonstration d’orchestre de la part de Michel Plasson et de ses musiciens.

Le problème de l’excellence est qu’elle rend exigeant, et la seconde partie de ce concert ne prolongeait pas tout à fait le succès de la première.
Retrouvant sa fougue habituelle, mais pas toute la subtilité dont il avait su faire preuve dans Strauss, Michel Plasson a enlevé une Ouverture du Vaisseau fantôme tempétueuse mais quelque peu systématique dans son approche uniment emportée, tout comme une Chevauchée des Walkyries entièrement Forte et outrageusement cuivrée.
Heureusement, l’Ouverture de Tannhäuser retrouvait des accents plus calmes et conjuguait l’heureuse transparence de Don Quichotte à une belle énergie dans le Molto vivace final.

Un très beau concert, un peu inégal peut-être dans son succès, mais qui montrait orchestre et chef sous un jour particulièrement flatteur.



Laurent Marty

 

 

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