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Symphonies de chambre (et de Salon)

Salon-de-Provence
Château de l’Emperi
08/04/2015 -  
Vincent d’Indy : Chansons et Danses, opus 50 (*)
Virginia Guastella : Parties diverses
Thierry Escaich : Tanz-Fantasie – Improvisation sur des thèmes symphoniques (de Dvorák)
Antonín Dvorák : Trio avec piano n° 4 «Dumky», opus 90, B. 166

Emmanuel Pahud (flûte), François Meyer (hautbois), Paul Meyer, Calogero Palermo (*) (clarinette), Gilbert Audin, Julien Hardy (*) (basson), Benoît de Barsony (cor), Deborah Nemtanu (violon), Raphaël Perraud (violoncelle), Thierry Escaich (orgue), Frank Braley (piano)




Non content de se consacrer au répertoire chambriste dans une ville qui fait référence à la fois à un autre genre de musique et à une autre pièce de la maison, Musique à l’Emperi intitule sa vingt-troisième édition, du 28 juillet au 8 août, «Symphonic Salon». Toujours dirigé par le trio fondateur formé d’Eric Le Sage, Paul Meyer et Emmanuel Pahud, le festival, on s’en doute, n’a pas invité d’orchestre, mais la programmation des dix concerts donnés à 21 heures dans la belle acoustique de la cour Renaissance du château comporte au moins une œuvre s’inscrivant dans cette thématique, soit originellement destinée à l’orchestre, soit d’esprit symphonique. Parallèlement, dix concerts à 18 heures en l’église Saint-Michel (dont un gratuit sur le parvis) offrent une «carte blanche» à des solistes et formations de la «new generation» à découvrir ou bien déjà connus du public (la flûtiste Silvia Careddu, les bassonistes Gilbert Audin et Julien Hardy, le violoniste Alexander Sitkovetsky, le violoncelliste Raphaël Perraud, les percussionnistes Camille Baslé et Emmanuel Curt).


Un peu moins copieuses que les années passées, les soirées salonnaises au pied des tours crénelées demeurent néanmoins aussi éclectiques qu’avides de raretés, à l’image de celle du mardi, à laquelle manque toutefois la présence de Harry Bos – on n’aurait pas imaginé qu’un concert de Musique à l’Emperi puisse commencer sans la traditionnelle présentation à la fois spirituelle et décalée de régisseur du plateau et secrétaire général de l’association organisatrice du festival. Manque aussi une partie du public, et l’on s’explique difficilement pourquoi les très grands artistes réunis sur le plateau, comme toujours à Salon, se produisent devant des rangs un peu trop clairsemés: ainsi du septuor de vents qui ouvre le bal, rassemblant d’anciens ou actuels solistes du Philharmonique de Berlin (Emmanuel Pahud), de l’Orchestre de Paris (le corniste Benoît de Barsony), du National (le clarinettiste Calogero Palermo), du Philharmonique de Radio France (Julien Hardy) ou de l’Opéra de Paris (Gilbert Audin) – que demander de plus?



E. Pahud, V. Guastella, F. Meyer, G. Audin, B. de Barsony, P. Meyer (© Dominique Coccitto/Musique à l’Emperi)


Et quelle bonne idée que de débuter avec le rare diptyque Chansons et Danses (1898) de d’Indy, dont le premier volet, presque wagnérien (avec un petit parfum de Siegfried-Idyll), contraste avec la coloration savoureusement populaire du second! Virginia Guastella (née en 1979), pour sa part, s’en tient au quintette à vents classique – flûte, hautbois, clarinette, cor et basson – pour ses Parties diverses, courte pièce créée à Ferrare en décembre dernier par Les Vents français, un ensemble constitué autour de Pahud, Meyer et Audin. La compositrice italienne, qui viendra saluer sur scène avec les musiciens, a assimilé beaucoup de styles, qu’elle restitue sans arrière-pensées et avec beaucoup de brio: le résultat est ludique, virtuose, avec de nombreux passages fusant en tout sens, où chaque instrument semble vivre sa vie indépendamment des autres, en alternance avec un travail collectif laissant davantage de place à la mélodie.


Familier du festival, Thierry Escaich (né en 1965) est l’affiche à deux reprises durant cette édition: le lundi, son sextuor Mecanic Song, commandé en 2006 par le festival, a été repris, et on le retrouve le lendemain aussi bien comme compositeur que comme interprète. Il accompagne d’abord à l’orgue Paul Meyer dans sa Tanz-Fantasie (1997): destinée à l’origine à la trompette, cette courte page évolue, après une introduction lente, vers une danse rythmée et rapide, efficace et sans surprise. Puis, seul face aux claviers de l’orgue, il se livre à une spectaculaire «improvisation sur des thèmes symphoniques»: au programme de la seconde partie, Dvorák – deuxième et quatrième mouvements de la Symphonie «Du nouveau monde», premier mouvement du Second Concerto pour violoncelle – sert de point de départ, pour ne pas dire de prétexte, à cette pyrotechnie digitale et créatrice. Scherzo, toccata, mélodie étirée et harmonisée à la Messiaen, incontournable fugato: toute l’habileté de la grande école française d’improvisation est là, à la satisfaction visible des spectateurs.


Après l’entracte, c’est donc Dvorák: dans le Quatrième Trio avec piano «Dumky» (1891), Frank Braley, Deborah Nemtanu et Raphaël Perraud – qui, d’ordinaire, fait face à sa sœur Sarah Nemtanu, premier violon solo du National – s’abandonnent à la mélancolie avec une infinie délicatesse, comme si la nuit méditerranéenne venait apaiser cette musique si éminemment slave.


Le site de Musique à l’Emperi
Le site de Virginia Guastella
Le site de Thierry Escaich
Le site d’Emmanuel Pahud
Le site de Paul Meyer
Le site de Calogero Palermo



Simon Corley

 

 

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