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La relève est assurée

Verbier
Eglise et Cinéma
08/01/2015 -  


G. Takács-Nagy (© Aline Paley)


En marge du festival de Verbier, se déroule chaque été depuis 1994 la «Verbier Festival Academy» qui donne son âme au village envahi de jeunes instrumentistes, quarante-cinq cet été, venus du monde entier pour se perfectionner au contact des maîtres les plus réputés réunis l’espace de trois semaines. On cite toujours Gautier Capuçon, David Garrett et le Quatuor Ebène comme les représentants les plus fameux de ces jeunes solistes qui peuvent aussi en être aujourd’hui les maîtres. Les classes de maître quotidiennes sont publiques et le dernier week-end du festival est très largement consacré à écouter ces jeunes musiciens qui se produisent lors de concerts dont l’entrée est libre et qui sont particulièrement prisés par la partie la plus fervente du public, celle que l’on ne rencontre pas toujours aux concerts du soir les plus coûteux.


11 heures (Eglise)
Antonín Dvorák : Quatuor avec piano n° 2, Opus 87, B. 162: Allegro con fuoco & Allegro ma non troppo [1]
Gabriel Fauré : Quatuor avec piano n° 1, opus 15: Allegro molto moderato & Scherzo (Allegro vivo) [2]
Robert Schumann : Quatuor avec piano, opus 47: Sostenuto assai - Allegro ma non troppo & Andante cantabile [3]
Johannes Brahms: Quatuor avec piano n° 1, opus 25: Andante con moto & Rondo alla zingarese (Presto) [4]

Dorothy Khadem-Missagh [1], Eric Lu [3], Anastasia Rizikov [2], Llewellyn Sanchez-Werner [4] (piano), William Hagen [2], Anna Lee [3], Jiyoon Lee [1], Kerson Leong [4] (violon), Sara Ferrández [2], Erika Gray [3], Zhanbo Zheng [4], Silas Zschocke [1] (alto), Brannon Cho [3], Hayoung Choi [2], Ivan Sendetskiy [4], Amalie Stalheim [1] (violoncelle)


Ce samedi 1er août, jour de la Fête nationale suisse, on a pu entendre les concerts finaux des classes de musique de chambre et de chant. Le lendemain c’est la classe d’opéra de Tim Carroll et Claudio Desderi que l’on pourra découvrir dans une version abrégée et scénique de La Bohème de Puccini.


Deux concerts dans les conditions véritables, en tenue de concert, avec un vrai public et de grands programmes. La classe de musique de chambre dirigée par Gábor Takács-Nagy présentait le matin en l’église quatre quatuors pour piano et cordes joués par quatre formations différentes. Il est frappant de voir dans ces ateliers le nombre de participants asiatiques augmenter chaque année. On ne pouvait pas non plus s’empêcher de constater au cours de ce concert du matin que plus il y a avait de participants asiatiques dans les formations, meilleur était le niveau, plus particulièrement concernant les qualités nécessaires à un bon ensemble chambriste: discipline, équilibre, effacement et précision. Entendre une pianiste fracasser l’ivoire pour attirer l’attention dans un quatuor de Fauré dont la partie piano n’est pas particulièrement percussive, ou un premier violon à l’affût de faire briller ses phrases aux dépens de ses camarades dans un quatuor de Dvorák fait penser que ce passage par la musique de chambre est certainement une étape formatrice mais pas forcément l’avenir de ces instrumentistes. En revanche, Schumann et Brahms étaient mieux servis avec des ensembles comportant respectivement trois sur quatre et deux sur quatre Asiatiques pour le seul ensemble uniquement masculin. Là, on savourait l’équilibre entre les pupitres et le respect mutuel indispensables pour que le miracle chambriste arrive.


16 heures 30 (Cinéma)
Johannes Brahms: Gestillte Sehnsucht, Opus 91 n° 1 [3, 5]
Johann Sebastian Bach : Matthäus-Passion, BWV 244: «Mache dich, mein Herze, rein» [4]
Franz Schubert : Der Musensohn, D. 764 [4] – Erlkönig, D. 328 [4] – Nacht und Träume, D. 827 [2]
Hugo Wolf : Italienisches Liederbuch: «Auch kleine Dinge», «Du denkst mit einem Fädchen mich zu fangen» et «Ich hab in Penna einen Liebsten [1]
Gustav Mahler : Kindertotenlieder: «Oft denk’ ich, sie sind nur ausgegangen» et «Wenn dein Mütterlein tritt zur Tür herein» [3]
Maurice Ravel : Kaddisch [2]
Claude Debussy : Ariettes oubliées: «Green» [2]
Georg Friedrich Händel : Rinaldo, HWV 7: «Molto voglio» [2]
Richard Strauss : Morgen, Opus 27 n° 4 [1]
Robert Schumann : Singet nicht in Trauertönen, Opus 98a n° 7 [1]



Très beau concert l’après-midi au Cinéma par la classe de chant dirigée cette année par Thomas Quasthoff, qui faisait au festival ses premiers pas de chef d’orchestre avec la Passion selon saint Matthieu de Bach. Le répertoire – majoritairement romantique allemand – reflétait bien la personnalité du maître et les quatre chanteurs, avec des personnalités bien tranchées, ont montré que la relève des générations actuelle est bien en marche. On retiendra de chacun le meilleur. Le baryton allemand Philippe Spiegel très à l’aise dans des lieder de Schubert dramatiques, notamment Le Roi des aulnes, la mezzo-soprano française Johanna Brault, très investie dans deux des Kindertotenlieder de Mahler, la soprano anglaise Julia Siktovetsky, plus faite pour l’opéra pyrotechnique avec l’aria «Molto voglio» d’Armida du Rinaldo de Haendel. Le second soprano, Nika Goric, a magnifiquement conclu le concert avec un «Morgen» de Richard Strauss de grande classe et on a beaucoup admiré le sang-froid et l’endurance du pianiste James Baillieu, capable de passer instantanément d’un climat à un autre pendant la grande heure de ce beau concert.



Olivier Brunel

 

 

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