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Le grand frisson Paris
Opéra Bastille
03/16/2001 - et 19, 22, 25, 28, 31 mars, 3, 7 avril 2001
Giuseppe Verdi : Don Carlo
René Pape (Philippe II), Sergei Larin ((Don Carlo), Carlos Alvarez (Le Marquis de Posa), Maria Mescheriakova (Elisabeth de Valois), Olga Borodina (La Princess Eboli), Kristinn Sigmundsson (Le Grand Inquisiteur), Mario Luperi (un Frate)
Orchestre et Chœurs de l’Opéra National de Paris, James Conlon (direction)
Graham Vick (mise en scène)
Créée en 1998, cette production de Don Carlo s’impose comme un des piliers du répertoire de l’opéra de Paris avec ses décors sombres et imposants et ses costumes luxueux et chatoyants (tous deux de Tobias Hoheisel), une direction d’acteur classique de Graham Vick et une direction musicale très convaincante de James Conlon qui met l’accent sur la part d’ombre de cette musique. De même que la création, les reprises ont toujours bénéficié de distributions vocales de très haut niveau et celle-ci n’échappe pas à la règle avec en Don Carlo un Sergei Larin alliant puissance et sens des nuances, et que l’on pourra retrouver aux Chorégies d’Orange dans le même rôle. Faisant ses débuts à l’Opéra de Paris, le baryton Carlos Alvarez marque les esprits par l’aisance des moyens vocaux dont il fait preuve dans le Marquis de Posa. L’allemand René Pape campe un Philippe II très crédible qui sait exprimer son autoritarisme comme ses tourments. Dotée d’un beau timbre mais manquant de grave et quelque peu fâchée avec la prononciation, Maria Mescheriakova campe une Elisabeth de Valois plaisante mais peu impliquée. Déjà titulaire du rôle d’Eboli lors de la reprise en 1999, et après sa formidable Carmen l’année dernière, Olga Borodina confirme qu’elle figure parmi les plus grandes mezzos de son temps. Enfin, titulaire incontestable du rôle de Grand Inquisiteur depuis la création de cette production, la basse Kristin Sigmundsson impressionne par son assurance vocale. Une équipe qui fait passer le grand frisson de cette œuvre.
Philippe Herlin
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