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La simplexication de Così fan tutte

Vienna
Volksoper
05/15/2015 -  et 15, 19, 21, 27 mai, 1er, 10, 26, 29* juin 2015
Wolfgang Amadeus Mozart : Così fan tutte, K. 588
Dshamilja Kaiser (Dorabella), Josef Wagner (Guglielmo), Caroline Wenborne (Fiordiligi), JunHo You*/Jörg Schneider (Ferrando), Rebecca Nelsen (Despina), Mathias Hausmann (Don Alfonso)
Chor der Volksoper Wien, Orchester der Volksoper Wien, Wolfram-Maria Märtig*/Julia Jones (direction)
Bruno Klimek (mise en scène), Hermann Feuchter (decors), Tanja Liebermann (costumes)


(© Barbara Pálffy/Volksoper)


C’est un Così pris à cent à l’heure qui accueille le spectateur du Volksoper. Le chef d’orchestre Wolfram-Maria Märtig, que nous avions assez sévèrement jugé dans La Vie parisienne, avait cette fois-ci les choses bien en main. Ce que l’on perd en subtilité ou en poésie se regagne par le caractère nerveux et frais de l’orchestre («agité et rustique» écriront les mécontents), qui se positionne comme le véritable septième personnage dans le livret de Da Ponte. On n’avait pas entendu depuis bien longtemps dans la fosse du Volksoper des timbres aussi transparents, des basses aussi élastiques et des phrases aussi irrévérencieux.


Sur scène, il se passe aussi beaucoup de choses (y compris entre les actes): l’idée centrale de représenter l’opéra comme une répétition de théâtre prend le risque d’obscurcir un livret déjà peu simple, mais cette mise en abyme renouvelle aussi le sujet de manière très convaincante – pensons à Birdman, le récent film d’Inárritu, qui propose aussi ce méta-mélange aux confins de la réalité et de la fiction. Les costumes et décors sont eux d’un minimalisme moderne et sans risque, contrebalançant la complexification de l’action.


La Despina de Rebecca Nelsen, au timbre cristallin (et au sourire dévastateur quand elle ne chante pas), vole au final la vedette aux autres personnages. Don Alfonso est campé avec cynisme par un Mathias Hausmann très au point; les deux amants habitent chacun leurs rôles avec conviction et se permettent le luxe d’y ajouter une touche de décontraction; Dorabella et Fiordiligi sont bien assorties et généralement émouvantes, mais laissent aussi passer à l’occasion quelques faiblesses vocales.


Dans la ligne habituelle suivie par le Volksoper, l’opéra était chanté en allemand. Non seulement on ne commet là aucun sacrilège (la traduction avait été préparée des 1791 pour une représentation à Dresde), mais la qualité des dialogues est remarquable et apporte une couleur tragique qui manque parfois à l’original.



Dimitri Finker

 

 

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