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La Wallonie à l’honneur

Paris
Centre Wallonie-Bruxelles
06/09/2015 -  
Martin Matalon : Dos formas del tiempo – Traces I
Claude Debussy : Sonate n° 1 pour violoncelle et piano
Daan Janssens : (Paysages – études) III
Jean-Luc Fafchamps : Y(à)
Grégory d’Hoop : Opus super missa
Pierre Slinckx : Mariale
Sofia Goubaïdoulina : Concordanza

Aton’&Armide: Benjamin Glorieux (violoncelle), Sara Picavet (piano) – Jean-Marc Sullon (informatique et électronique live)
Orchestre Sturm und Klang, Thomas van Haeperen (direction musicale)




Si la Belgique francophone dispose, avec le Centre Wallonie-Bruxelles, d’une antenne française privilégiée à deux pas de Beaubourg, elle n’en avait pas encore profité pour offrir une vitrine à sa création musicale. C’est désormais chose faite avec Be Classique!, festival de trois jours qui en offre au public parisien un aperçu, se déclinant dans sa version contemporaine, chambriste et baroque.


Consacrée à la première, la soirée d’ouverture met d’abord en regard, en sa première partie, la modernité d’hier, avec la Sonate pour violoncelle et piano de Debussy, composée il y a tout juste un siècle, et celle d’aujourd’hui, incarnée par une commande du Centre Henri Pousseur à Daan Janssens (né en 1983), portée sur les fonts baptismaux outre-Quiévrain le 28 mai dernier. S’appuyant sur une spatialisation sonore synthétisant les forces vives du programme, la partition prolonge, d’évidence, le travail de Martin Matalon (né en 1958), dont Traces I, pour violoncelle et électronique, s’élève désormais comme un classique du répertoire (voir par exemple ici). La virtuosité de l’instrument sculpte l’espace jusque dans ses prolongements temporels, enrichis de l’écho enfanté par le dispositif informatique. Le jeu de saturation n’obère jamais la lisibilité des développements thématiques, et les dimensions de la salle du Centre Wallonie-Bruxelles se révèlent idéales pour la juste résonnance des effets de la pièce. On ne manquera pas de saluer la performance de Benjamin Glorieux, à côté de laquelle celle de Sara Picavet ne pâlit aucunement, bien au contraire. Les Dos formas del tiempo du même Matalon en constituent la démonstration éloquente. La célérité exigée pour le toucher et les concaténations scintillantes ne l’effraient aucunement, et s’y affirme un autre avatar de l’éminent talent plastique de l’inspiration du compositeur franco-argentin. Quant à la Sonate de Debussy qui referme ce premier concert, elle se dévoile dans toute son originale volubilité, au croisement des formes consacrées, et en cela indéniablement moderne.


La seconde partie de soirée se place sous le signe de l’ensemble instrumental, avec l’Orchestre Sturm und Klang, sous la baguette de Thomas van Haeperen. Avec Y(à), Jean-Luc Fafchamps (né en 1960) séduit d’abord par une palette expressive s’aventurant aux confins du murmure, sans s’y laisser enfermer. Le choix ne relève au demeurant nullement d’une posture conceptuelle, et signale une sincérité bienvenue dans l’inspiration. Dans Opus super missa, Grégory d’Hoop (né en 1986) réalise une savante réécriture contemporaine de la polyphonie Renaissance, sans jamais sombrer dans l’intellectualisme: douée d’une évidente aura spirituelle, à la frontière de ce que d’aucuns nommeraient mysticisme, la partition ne renonce aucunement à la dimension ludique de sa construction, pour le plus grand plaisir de l’auditeur. On sera en revanche moins convaincus par Mariale de Pierre Slinckx (né en 1988), qui semble sacrifier l’intelligibilité de la forme à des conceptualités plastiques plus mentales que sensibles. Enfin, Concordanza (1971) de Goubaïdoulina (née en 1931) conclut la soirée sur une note d’évidente maîtrise narrative.



Gilles Charlassier

 

 

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