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Un couple électrisant

Milano
Teatro alla Scala
05/28/2015 -  et 31* mai, 3, 5, 8, 11 juin 2015
Gaetano Donizetti : Lucia di Lammermoor
Gabriele Viviani (Lord Enrico Ashton), Diana Damrau*/Elena Mosuc (Miss Lucia), Vittorio Grigolo (Sir Edgardo di Ravenswood), Juan José De Leon (Lord Arturo Bucklaw), Alexander Tsymbaliuk (Raimondo Bidebent), Chiara Isotton (Alisa), Edoardo Milletti (Normanno)
Coro del Teatro alla Scala, Bruno Casoni (préparation), Orchestra del Teatro alla Scala, Stefano Ranzani (direction musicale)
Mary Zimmermann (mise en scène), Patrizia Frini (reprise de la mise en scène), Daniel Ostling (décors), Mara Blumenfeld (costumes), T.J. Gerckens (lumières), Daniel Pelzig (chorégraphie), Massimiliano Volpini (reprise de la chorégraphie)


(© Brescia/Amisano – Teatro alla Scala)


Pendant toute la durée de l’Exposition universelle de Milan, la Scala ouvrira ses portes tous les soirs en programmant essentiellement des œuvres majeures du répertoire italien, afin d’attirer les nombreux touristes attendus dans la capitale lombarde. Après Turandot au début du mois, c’est maintenant au tour de Lucia di Lammermoor d’occuper le plateau de l’illustre théâtre. Le spectacle, créé à New York en 2007 pour Natalie Dessay, a été proposé ici pour la première fois l’année dernière. Dans une Ecosse de carte postale où ne manquent ni la brume, ni la lande, ni les châteaux, un spectre suit Lucia comme une ombre. Mais la reprise de cette année vaut essentiellement pour les deux interprètes des rôles principaux, deux artistes à leur zénith, dont la rencontre scelle un moment de théâtre inoubliable.


Diana Damrau incarne une Lucia particulièrement combative dans la confrontation avec son frère au deuxième acte, puis extrêmement émouvante lorsque ce dernier lui remet une fausse lettre compromettant Edgardo. Déjouant avec une facilité déconcertante les difficultés de la partition, elle cisèle chaque note en orfèvre, avec une immense précision et se permettant le luxe d’atteindre des hauteurs stratosphériques en mode « pianissimo ». Sa scène de la folie, accompagnée par un harmonica de verre à la place de la flûte, est d’une bouleversante intensité dramatique. La soprano allemande EST Lucia, le rôle est aujourd’hui parfaitement adapté à ses possibilités vocales. Vittorio Grigolo est, lui, un Edgardo ardent et passionné, superbement engagé dans la scène du retour, lorsqu’il découvre que Lucia vient de se marier avec un autre. Avec l’âge et l’expérience, le ténor semble s’être débarrassé de sa tendance à surjouer et à faire le cabot sur scène, son jeu est devenu d’une grande sobriété, si l’on excepte quelques sanglots d’un effet douteux et un chant constamment « forte ». Mais on oublie ces quelques détails lorsqu’il ouvre la bouche, tant le timbre est tout simplement somptueux, un timbre gorgé de soleil et de lumière qui n’est pas sans rappeler celui de Luciano Pavarotti. Au rideau final, les deux chanteurs ont été ovationnés – à juste titre – pendant de longues minutes, ce qui devenu très rare à la Scala aujourd’hui. Leur rencontre a électrisé le public milanais.



Claudio Poloni

 

 

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