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A nul autre pareil

Paris
Théâtre des Champs-Elysées
03/28/2015 -  
Johann Sebastian Bach : Ouverture à la française, BWV 831 – Suite anglaise n° 3, BWV 808
Robert Schumann : Novelette opus 21 n° 8
Karol Szymanowski : Métopes, opus 29

Piotr Anderszewski (piano)


P. Anderszewski (© K. Miura)


Piotr Anderszewski joue rarement mais régulièrement à Paris. Et il est fidèle à la saison «Piano aux Champs-Elysées» de Jeanine Roze. Chacun de ses récitals est une expérience singulière autant par son programme que par la personnalité de ce pianiste polonais avide de perfection. Le programme de ce récital comportait à ses extrémités deux pièces majeures et longues de Bach et la partie intermédiaire n’était pas du simple remplissage avec la vaste Huitième Novelette de Schumann, peu souvent jouée, et les Métopes de Szymanowski, au répertoire de peu nombreux pianistes.


On peut certes, devant un programme qui demande une telle concentration d’écoute, faire comme notre voisin au concert et échanger discrètement des SMS sur son téléphone portable pendant plus de deux heures, ce qui, dans un fauteuil de première catégorie, même au tarif jeunes, augmente considérablement le prix du forfait. Heureusement, le public nombreux et fidèle réuni en un samedi soir pluvieux pour entendre Anderszewski a fait montre d’une rare concentration: on n’a entendu ni une toux ni une chute de programme.


Autant dans l’austère Ouverture à la française, d’une durée de trente-cinq minutes, que dans la plus avenante Troisième Suite anglaise, Anderszewski a joué avec une étonnante palette de sonorités et un sens du rythme infaillible, conférant à chacun de leurs mouvements son caractère de danse avec un goût et un instinct infaillibles. On n’a pas été séduit par la dureté et le caractère martial qu’il a donné à la Huitième Novelette, la plus longue et complexe de tout le cahier En revanche, avec les trois Métopes de Szymanowski, on a pu apprécier ses qualités de sonorité et la sensualité qu’il fait passer dans cette musique d’une grande richesse harmonique.


Manifestement très satisfait de son récital, le pianiste polonais a offert une généreuse ration de bis, quasiment vingt minutes, enchaînant trois merveilleuses Bagatelles de Beethoven jouées avec une vraie liberté de ton et un grand sens ludique. Puis les rares Geistervariationen (Thème et Variations en mi bémol, WoO 24), dernière œuvre intime et fantomatique composée par Schumann après son saut dans le Rhin et juste avant son admission à l’asile où il finira ses jours. Programme sans compromission, récital à nul autre pareil.



Olivier Brunel

 

 

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