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Un Requiem en demi-teinte

Geneva
Victoria Hall
03/08/2015 -  et 10, 11*, 13 mars 2015
Giuseppe Verdi : Messa da Requiem
Svetlana Ignatovich (soprano), Violeta Urmana (mezzo-soprano), Riccardo Massi (ténor), Roberto Scandiuzzi (basse)
Chœur du Grand Théâtre, Alan Woodbridge (préparation), Orchestre de la Suisse Romande, Edo de Waart (direction musicale)


(© GTG/Magali Dougados)




L’Orchestre de la Suisse Romande et le Grand Théâtre viennent d’offrir au public genevois quatre représentations du Requiem de Verdi. Les attentes étaient nombreuses, tant le chef-d’œuvre du maître de Busseto est un ouvrage apprécié du public. Las, les promesses n’ont pas toutes été tenues et l’exécution s’est conclue sur une déception. De retour d’une longue tournée aux Etats-Unis, l’OSR n’est pas apparu sous son meilleur jour. Il faut dire que le chef Edo de Waart – remplaçant Semyon Bychkov, initialement prévu – a livré une vision très analytique et « carrée » de la partition, souvent bruyante, peu nuancée, ne laissant finalement guère de place à l’émotion et au recueillement, et privant du coup l’ouvrage de son côté mystérieux, voire mystique. Symptomatique de cette lecture, le « Dies Irae » a semblé un concours de décibels, avec des tutti particulièrement excessifs, alors que la page devrait plutôt susciter l’inquiétude, si ce n’est l’angoisse.


Dommage, car le Chœur du Grand Théâtre a fourni une très belle prestation, avec une forte cohésion entre les différents registres, des attaques précises et un sens marqué des nuances. Pour sa part, le quatuor des solistes a fait preuve d’une parfaite tenue des voix, à mille lieux de la théâtralité souvent exagérée de mise parfois dans cet ouvrage. Annoncée souffrante, Violeta Urmana n’a pourtant pas eu besoin de l’indulgence du public, car c’est elle qui a le mieux tiré son épingle du jeu, alternant un chant noble et sobre avec des accents impérieux. Avec son timbre sombre et caverneux, Roberto Scandiuzzi a livré un « Mors » impressionnant de noirceur. Quoiqu’un peu raide, Riccardo Massi a été, lui aussi, d’une grande retenue dans l’« Ingemisco ». Remplaçant au pied levé une collègue indisposée, Svetlana Ignatovich a semblé parfois tendue, mais a livré un émouvant « Libera me » final. Les applaudissements du public ont prouvé, si besoin est, que le Requiem de Verdi garde tout son attrait, même lorsque l’exécution est en demi-teinte.



Claudio Poloni

 

 

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