About us / Contact

The Classical Music Network

Paris

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Au sommet le plus haut

Paris
Philharmonie 1
02/20/2015 -  et 11, 12 (Amsterdam), 14 (Frankfurt), 16 (Madrid) février 2015
Richard Strauss : Der Bürger als Edelmann (Suite), opus 60
Gustav Mahler : Symphonie n° 4

Dorothea Röschmann (soprano)
Koninklijk Concertgebouworkest, Mariss Jansons (direction)


M. Jansons (© Marco Borggreve)


Après Berlin et Rattle, Amsterdam et Jansons : semaine de luxe à la Philharmonie, avec Mahler au cœur des programmes. Mais si, avant la Deuxième Symphonie, l’Anglais a dirigé le bref Tableau pour orchestre de Lachenmann, le Russe a choisi, pour précéder la plus brève Quatrième, la plus copieuse Suite du Bourgeois gentilhomme de Strauss. Cet Opus 60 du compositeur allemand révèle d’emblée un orchestre de solistes atteignant un niveau de précision et de subtilité inouïes : rondeur des vents, saveur des bois, soyeux des cordes... Rien n’échappe à un Mariss Jansons tout en souplesse et en finesse, d’une clarté absolue, qui trouve l’équilibre ente le pastiche de Lully et la touche typiquement straussienne, sans jamais précipiter ni empeser l’exercice de style. A peine souhaiterait-on plus de verve ou d’ironie piquante : au clin d’œil malicieux il préfère le sourire complice.


La Quatrième de Mahler rayonne d’une lumière très classique, que diffuse un orchestre aussi parfait que dans Strauss, la lecture analytique, polyphonique de Jansons laissant percevoir chaque ligne et chaque nuance, comme si l’on avait la partition sous les yeux. Si l’on peut penser, après un Bedächtig, nicht eilen pastoral, qu’il privilégie plus que tout une plasticité apollinienne, une pâte sonore aussi limpide que veloutée, le Scherzo s’apparente bien à une danse macabre, anticipant sur les danses de spectres de la Septième Symphonie, avec un Trio viennois à souhait. Par le naturel très étudié des enchaînements, le Ruhevoll confirme à quel point la direction a le sens de la forme, dont elle préserve l’unité au-delà des changements d’éclairage et d’humeur si caractéristiques de Mahler, sans aucune surenchère dans l’émotion, avant un finale éthéré et naïf, où Dorothea Röschmann, malgré une voix trop mûre aujourd’hui, n’hésite pas à jouer sur le timbre pour restituer, avec une articulation parfaite, la dimension enfantine du Knabenwunderhorn. On peut préférer des interprétations plus instinctives, plus escarpées, aux contrastes plus accusés, à la Bernstein, par exemple, dont le directeur du Concertgebuow est l’antithèse, il n’empêche : ce que Mariss Jansons et son orchestre nous ont offert est unique.


La précision chirurgicale, mais sans sécheresse, de l’acoustique flatte l’orchestre. Cela dit, si l’on entend bien la soprano au parterre, de face, il n’en est pas de même, par exemple, au balcon de côté.



Didier van Moere

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com