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Arcadi Volodos au Sommet(s musicaux de Gstaad)

Gstaad
Rougemont (Eglise)
02/01/2015 -  
Johannes Brahms : Six Klavierstücke, opus 118
Franz Schubert : Sonate pour piano n° 23 en si bémol majeur, D.960

Arcadi Volodos (piano)


A. Volodos


La quinzième éditions des Sommets musicaux de Gstaad se sera tenue sans son directeur artistique, Thierry Scherz, tragiquement disparu pendant l’été. En attendant l’arrivée de Renaud Capuçon, nommé tout dernièrement par Ombretta Ravessoud, directrice de la manifestation helvétique, le célèbre festival de l’Oberland bernois – un des principaux d’Europe en hiver – s’est déroulé selon un rite bien consacré: deux concerts par jour pendant neuf jours, tous donnés sans entracte. Chaque année un instrument est mis à l’honneur (avec un concert à sa gloire, tous les jours à 16 heures, dans la ravissante chapelle de Gstaad), et c’est la harpe qui a été cette fois retenue, avec comme «mentor» le Français Emmanuel Ceysson, soliste de l’Opéra national de Paris. La troisième composante du festival est d’inviter un compositeur – «en résidence» le temps du festival –, fonction cette année dévolue à l’Italien Ivan Fedele. Les concerts du soir, qui se partagent traditionnellement entre l’église de Saanen et celle de Rougemont, ont affiché de (très) grands solistes pianistiques – tels qu’Elisabeth Leonskaïa, Arcadi Volodos ou Ivo Pogorelitch – ou vocaux – comme Inva Mula, Jennifer Larmore et Regula Mühlemann.



Le 1er février, c’est Arcadi Volodos, l’un des plus captivants pianistes de notre temps, qui honore le festival de sa présence, avec un programme consacré à Brahms et Schubert. Que dire de cet immense artiste si ce n’est que la recherche de la musicalité l’emporte toujours chez lui sur les effets, à l’image des grands maîtres du passé? Son récital témoigne avant tout d’un tempérament à fleur de peau – et en même temps puissant –, qui cultive à l’envie une palette sonore d’une richesse inouïe. L’Opus 118 de Brahms est impressionnant à cet égard: la richesse enfouie de ces morceaux, qu’ils soient intérieurs ou extériorisés, apparaît comme par magie sous ces doigts aptes aux nuances les plus extrêmes, en une fraction de seconde, sans que l’on en ressente la moindre agression qui pourrait venir troubler le déroulement harmonieux du propos musical.


Dans la Sonate en si bémol de Schubert qu’il interprète ensuite, Volodos cerne avec maestria chaque mouvement. Il donne au Molto moderato introductif de tendres airs de pastorale, tout en faisant soigneusement ressortir chacune des variations, puis aborde l’Andante sostenuto qui s’avère le moment le plus fort de la soirée: le côté funèbre est bien présent, mais adouci toutefois par la sérénité de l’artiste, qui introduit un élément d’espoir dans ces pages dramatiques. Dans le Scherzo, Volodos nous invite plutôt à la danse, avant d’attaquer l’Allegro ma non troppo comme un défi, et en imprimant un louable fil conducteur à ce dernier mouvement plutôt désordonné.


L’audience réunie dans la magnifique église romane (à l’admirable acoustique) ne s’y trompe pas en acclamant le pianiste russe: il vient d’entendre de la belle et grande musique. Il le remercie de ses vivats en offrant, en guise de bis, une Sicilienne de Bach d’après Vivaldi, douce conclusion d’un concert exceptionnel.


Le lendemain, c’est en revanche une grande déception qui nous attend, toujours en l’église de Rougement, où la mezzo américaine Jennifer Larmore est venue interpréter des airs extraits d’opéras de Haendel. Las, le timbre a perdu tout son émail et ses couleurs, l’artiste ne pouvant compter que sur son tempérament (qu’elle a de feu) pour retenir l’attention du public. Heureusement, David Greilsammer, à la tête sa Camerata de Genève – ensemble qu’il a fondé en 2013 – offre de toutes autres satisfactions, en délivrant notamment une symphonie de Luigi Boccherini, dite Casa del Diavolo, avec une fougue et une énergie toutes... diaboliques!


Le site des Sommets musicaux de Gstaad
Le site d’Arcadi Volodos



Emmanuel Andrieu

 

 

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