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Parcours Britten

Paris
Amphithéâtre Bastille
01/17/2015 -  et 18 janvier 2015
Benjamin Britten : Canticle I «My Beloved is Mine», opus 40 – Canticle II «Abraham and Isaac», opus 51 – Canticle III «Still falls the Rain - The raids, 1940, Night and Dawn», opus 55 – Canticle IV «Journey of the Magi», opus 86 – Canticle V «The Death of Saint Narcissus», opus 89 – Suite pour harpe, opus 83 – Night Piece (Notturno) pour piano
Cyrille Dubois (ténor), Xavier Sabata (contre-ténor), Stéphane Degout (baryton)
Anne Le Bozec (piano), Emmanuel Ceysson (harpe), Vladimir Dubois (cor)


C. Dubois


Le Canticle, chez Britten, succède à un grand opéra, de Mon bien-aimé est mien de 1947, composé deux ans après Peter Grimes, à La Mort de saint Narcisse de 1974, qui prolonge Mort à Venise. L’amour, le sacrifice, la guerre, la création : tout l’itinéraire de Britten se trouve dans ces Canticles, plus cantates que cantiques d’ailleurs, même si l’on y sent bien la présence du sacré – il se référait aux Divine Hymns de son cher Purcell. « Une méditation spirituelle, musicale et humaine », comme le résume Mireille Campioni dans sa présentation. Cela fait de La Mort de saint Narcisse une œuvre testamentaire : les différences métamorphoses du saint ne sont-elles pas celles du créateur identifié à ses personnages, devenu « danseur devant Dieu », sorte de saint Sébastien « dont la chair aimait les flèches enflammées » ? Et, toujours, cet amour de la voix, pour laquelle Britten écrit si bien, avec des textes de choix : il emprunte à Francis Quarles, Edith Sitwell, T.S. Eliott...


On donne rarement les cinq Canticles au cours d’une même soirée : « Convergences » a relevé le défi, en convoquant la fine fleur des musiciens français. Bonne idée aussi d’intercaler entre les trois premiers les mouvements de la Suite pour harpe, ce qui ne cantonne pas Emmanuel Ceysson à La Mort de saint Narcisse et nous rappelle que le harpiste solo de l’Opéra est aujourd’hui le meilleur de l’Hexagone, par l’imagination, la beauté du son et la richesse de la palette – l’œuvre est dédiée à Osian Ellis, le créateur de La Mort de saint Narcisse.


Cyrille Dubois se taille évidemment la part du lion : Britten a conçu les cinq Canticles pour Peter Pears. Emission haute et aigu facile mais médium charnu, intelligence du mot, avec de l’agilité syllabique dans certains passages : le ténor français est exemplaire, associé pour Encore tombe la pluie au cor de rêve de son homonyme Vladimir, super-soliste de l’Opéra. Inviter Stéphane Degout à tenir la partie de baryton du Voyage des Mages relève du luxe – on aimerait seulement ici que Xavier Sabata, comme dans Abraham et Isaac, ait un timbre de contre-ténor plus plein. Le public de « Convergences » connaît bien Anne Le Bozec, son art des couleurs et des atmosphères : elle restitue tout le pouvoir évocateur du piano de Britten dans les quatre premiers Canticles et le plus anecdotique Nocturne pour piano de 1963, morceau de concours aux sonorités suggestives.



Didier van Moere

 

 

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