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Un concert pour deux euros

Liège
Opéra royal de Wallonie
01/11/2015 -  
Wolfgang Amadeus Mozart: Concerto pour piano n° 23, K. 488
Dieter Schnebel: Re-Visionen II: Mozart-Moment
Joseph Haydn: Symphonie n° 102

Orchestre de l’Opéra royal de Wallonie, Christian Zacharias (piano et direction)


C. Zacharias (© Nicole Chuard)


Cette saison, l’Opéra royal de Wallonie programme des concerts symphoniques le dimanche à 15 heures. Le prix du billet ? Deux euros. Non, vous ne rêvez pas. Le public occupe la plupart des places pour entendre l’orchestre sous la direction de Christian Zacharias, qui retrouvera celui-ci à l’occasion des Joyeuses commères de Windsor, à l’affiche du 30 janvier au 7 février. Une présentatrice, qui participe à ce « Dimanche en concert » pour la première fois, expose les œuvres sur un ton enjoué en cherchant toutefois un peu ses marques. Le climat devient grave et solennel après les quelques mots d’explication sur le Vingt-troisième Concerto pour piano (1786) de Mozart puisque le directeur prend la parole alors que se déroule à Paris la marche en réaction aux événements survenus dans la capitale durant la semaine. Stefano Mazzonis di Pralafera rappelle sobrement mais fermement l’importance de la culture dans ces circonstances puis invite la salle à se lever pour observer une minute de silence en hommage aux victimes.


Le concerto laisse une impression mitigée : le pianiste comble les attentes, l’orchestre déçoit. Christian Zacharias développe un jeu net, raffiné, sincère mais l’accompagnement demeure terne et approximatif : cordes disparates et ternes, bois confus et émaciés. Le pianiste tente d’obtenir une dynamique plus nuancée et des phrasés mieux profilés de la part de l’orchestre mais l’exécution, qui repose sur des tempi convenables, manque de relief et de définition. Les applaudissements cessent progressivement alors que Christian Zacharias espéraient de toute évidence que le public réclame un bis. Qu’importe, il joue quand même, avec un violoniste et un violoncelliste de l’orchestre, le deuxième mouvement du Quarantième Trio de Haydn.


La Cent-deuxième Symphonie (1795) de Haydn, justement, adopte une allure de nouveau trop mécanique dans les passages animés, se fige dans les pages plus calmes mais l’orchestre paraît cette fois plus acéré et mieux soudé. Christian Zacharias a choisi d’intercaler entre ces deux œuvres une très brève page de Dieter Schnebel (né en 1930), « Mozart-Moment » extrait de Re-Visionen II (1972-1992), tellement courte qu’il la reprend après s’être adressé au public avec facétie, cette musique lui rappelant, selon lui, ces thèmes insaisissables qui surgissent à l’esprit comme dans un rêve. Ainsi prise isolément et insérée dans ce programme, cette petite composition relève de l’anecdote et de la blague. Le prochain « Dimanche en concert » se tiendra le 1er mars : au tour de Salvatore Accardo de se produire avec l’orchestre sur la scène de l’Opéra, cette fois dans des œuvres de Beethoven, Saint-Saëns et Dvorák.



Sébastien Foucart

 

 

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