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Vivement Chung!

Paris
Salle Pleyel
02/23/2001 -  
Edward Elgar : Concerto pour violon, opus 61
Camille Saint-Saëns : Symphonie n° 3, opus 78


Frank Peter Zimmermann (violon), Denis Comtet (orgue)
Orchestre philharmonique de Radio France, Gary Bertini (direction)

Le rapprochement entre Saint-Saëns et Elgar est bienvenu, car, au-delà du cliché (une solide réputation d’académisme) ou de l’anecdote (l’unique Concerto pour violon de l’Anglais est écrit dans la même tonalité que le Troisième du Français), les deux compositeurs partagent une certaine retenue dans l’expression des sentiments.


D’une indéniable autorité, l’interprétation que donne Frank Peter Zimmermann de ce concerto d’Elgar n’en est pas moins déroutante. Si l’on apprécie son engagement et sa précision dans les moments vifs et rythmiques, il aborde les longs passages chantés, c’est-à-dire l’essentiel de l’œuvre, en contournant en permanence les notes, révélant tantôt des problèmes d’intonation, tantôt une manière à la fois irrégulière et flagrante de souligner les intervalles par des portamenti inopportuns. L’accompagnement orchestral est hélas en phase avec cette étrange approche: robuste, épais, regardant vers Brahms et Reger.


Une mauvaise soirée pour le soliste? Pas si sûr, puisqu’après une prestation de près de cinquante minutes, le violoniste allemand triomphe en offrant un bis, en l’occurrence une virevoltante pyrotechnie de variations paganiniennes sur l’air Nel cor più non mi sento de Paisiello.


Une mauvaise soirée pour l’orchestre? C’est plus probable, car la Symphonie avec orgue, que son précédent directeur musical, Marek Janowski, programmait régulièrement, aura rarement paru aussi vaine et pompeuse. Bruyante, criarde et imprécise (les attaques des cuivres!), fondée sur des effets lourdement appuyés et confondant emphase et grandeur, une telle lecture invite cependant à rêver... ce que Myung-Whun Chung ou même Leonard Slatkin auraient pu tirer de cette admirable construction. "Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé": on attend avec impatience les deux prochains vendredis (2 et 9 mars), qui verront le retour de son directeur musical devant le "Philhar", méconnaissable le temps d’un concert à oublier rapidement.




Simon Corley

 

 

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