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Gatti dans son élément

Amsterdam
Concertgebouw
11/27/2014 -  et 28, 30* novembre 2014
Gustav Mahler: Symphonie n° 6
Royal Concertgebouworkest, Daniele Gatti (direction)


D. Gatti (© Pablo Faccinetto)


Daniele Gatti, dont la nomination pour 2016 à la tête d’un des orchestres du top five européen en a surpris plus d’un, en France en tous cas, est très présent à la tête de l’Orchestre royal du Concertgebouw en ce début de saison. Il y dirigera en décembre un concert avec le violoniste Leonidas Kavakos et en janvier la Troisième Symphonie de Mahler avec la mezzo-soprano Christianne Stotijn. Ce concert, qui affichait la Sixième Symphonie «Tragique» de Mahler était très couru, étant le premier important depuis l’annonce de sa nomination. Pour l’occasion, il était triplé, satisfaisant ainsi la demande musicale d’une ville qui n’a pas besoin de la construction d’une Philharmonie pour son standing ou pour affirmer son appartenance au club des capitales musicales européennes...


Pour une oreille parisienne débarquant à Amsterdam, le préjugé risquait d’être énorme. Qu’est-ce qui explique le succès du chef italien a la tête d’un orchestre, certes d’un excellence supérieure à notre Orchestre national de France, quand on est habitué, et dans le même répertoire, à assister à des prestations aussi controversées que celles que Daniele Gatti offre à Paris? On reste d’autant plus perplexe et sur sa faim d’explications en assistant à un concert en tous points exemplaire. Gatti donne à la construction de cette symphonie aux proportions démesurées toute sa grandeur tragique avec un choix des tempi judicieux, un parfait équilibre entre les épisodes tragiques et ceux qui le sont moins et les musiciens semblent tout à fait en accord avec la partie purement technique de sa direction.


Magnifique concert donc, avec une mémorable interprétation de ce monument symphonique, non seulement par l’excellence des pupitres de l’orchestre, mais par une conception très élaborée de l’œuvre. Le choix des tempi extrêmement contrastés de l’Allegro energico ma non troppo de son début au périlleux Wuchtig (pesant) de son Scherzo, le contraste salutaire de couleurs et d’ambiance de l’Andante moderato et la tension si difficile à maintenir tout au long du Final démesuré, épique et constamment noir («tout est mal qui finit mal» selon Adorno) tout était à louer et le triomphe réservé au maestro italien par le public néerlandais tout à fait légitime.



Olivier Brunel

 

 

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