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Avec Järvi en Estonie

Paris
Théâtre des Champs-Elysées
02/15/2001 -  
Arvo Pärt : Symphonie n° 2
Edvard Grieg : Concerto pour piano, opus 16
César Franck : Le Chasseur maudit
Villem Kapp : Symphonie n° 2


Brigitte Engerer (piano)
Orchestre national de France, Neeme Järvi (direction)

Programme copieux et disparate, avec un chef (Neeme Järvi, une fois de plus parisien après ses prestations avec l’Orchestre de Paris et son Orchestre de Göteborg) et deux compositeurs estoniens pour fil conducteur.


La Deuxième symphonie de Pärt est une construction esthétique et sonore sortant de l’ordinaire. Certains de ses aspects trahissent son époque de composition (1966), notamment le recours à des techniques aléatoires, la gestuelle demandée aux musiciens (qui, dans le premier mouvement, se lèvent subitement l’un après l’autre à chacune de leurs attaques pour se rasseoir immédiatement), le détournement des instruments traditionnels (jeu direct sur les cordes du piano) et la recherche de sonorités inattendues (papier froissé, jouets, appeaux). Mais une voix originale, non sans relations avec Schnittke ou Kancheli, s’y exprime déjà clairement: apparence faussement statique, effets de contrastes, recours à la citation (Douce rêverie de Tchaïkovski), dimension métaphysique. Järvi rend justice avec énergie à cet objet sonore non identifié.


Difficile, après cela, de passer à autre chose, d’autant que la charge en échut au célébrissime concerto de Grieg. Brigitte Engerer domine sans peine un orchestre imposant et en donne une interprétation peu révolutionnaire, fidèle à l’esprit de l’oeuvre, servie par une technique aussi robuste que légendaire, heureusement complétée par un jeu d’une grande variété.


La présence de César Franck et de son Chasseur maudit, qu’on n’imagine pas sous des cieux méridionaux, n’est donc pas sans rapports avec ce tableau nordique. On est d’autant moins porté à bouder son plaisir que la restitution en est énergique et dramatiquement efficace. Le même esprit préside à l’inattendue Seconde symphonie (1955) de Villem Kapp. Dommage, dans ces conditions, que certains fassent mine de croire que le concert est terminé et quittent alors la salle. Certes, à cent lieues de Pärt, l’Estonien développe une rhétorique qui évoque tour à tour Tchaïkovski et Glazounov, voire Chostakovitch. Mais les musiciens défendent avec vigueur cette musique toujours bien écrite, quoique sans raffinement particulier, sollicitant particulièrement les pupitres des cuivres.


Succès de bon augure pour un Orchestre national qui affiche une santé encourageante avant une tournée en Espagne sous la direction ni de Dutoit, ni même de Masur, mais de... Järvi, avec lequel l’entente semble excellente.


Concert diffusé sur France Musiques le jeudi 22 février à 20 heures.




Simon Corley

 

 

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