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Hors des sentiers battus

Paris
Théâtre des Champs-Elysées
11/06/2014 -  
Franz Schubert : Symphonie n° 3 en ré majeur, D. 200
Felix Mendelssohn : Symphonie n° 2 en si bémol majeur «Lobgesang», opus 52

Christiane Karg (soprano), Carolina Ullrich (soprano), Maximilian Schmitt (ténor)
Chœur de Radio France, Florian Helgath (chef de chœur), Orchestre national de France, Andrés Orozco-Estrada (direction)


A. Orozco-Estrada (© Werner Kmetitsch)


A bientôt 37 ans, Andrés Orozco-Estrada, aujourd’hui chef de l’Orchestre de Houston et de celui de la Radio de Francfort, bientôt principal chef invité du London Philharmonic, a déjà une belle carrière derrière lui, notamment en Europe. Il est vrai que ce Colombien a étudié à Vienne, où il est devenu directeur musical du Tonkünstler en 2009 – ce qui, notamment, le distingue d’un Dudamel auquel on le compare souvent un peu vite.


La Troisième Symphonie de Schubert montre d’emblée une direction souple et précise, nerveuse et assurée. Rien ne pèse ou ne pose dans cette partition de jeunesse, où couleurs et rythmes sont vifs dès l’Adagio maestoso. Allegro con brio, avec un bel équilibre entre les pupitres, une légèreté souriante des cordes, une verdeur fruitée des bois. Menuet franc de goût, d’une élégante rusticité dans le Trio, Finale bondissant : Andrés Orozco-Estrada trouve le ton juste.


Composée pour le quatre-centième anniversaire de l’invention de l’imprimerie par Gutenberg, la Symphonie «Lobgesang» de Mendelssohn perpétue la grande tradition chorale allemande : après une Sinfonia de vastes proportions, on entend plutôt une cantate, sur des textes tirés des saintes Ecritures, où se célèbre le passage de l’ombre à la lumière. Le chef colombien, loin d’empeser la partition dans la solennité d’un rituel ou de l’inscrire dans un postromantisme anachronique, la dirige avec une énergie Sturm und Drang, loin de ce classicisme de bon ton si souvent associé à Mendelssohn : direction flamboyante, d’un optimisme conquérant, aux tempos alertes. Rien ne peut arrêter l’élan de l’Allegro de la Sinfonia, à la polyphonie parfois un peu ébouriffée, avant un Allegretto un poco agitato charmeur et dansant. La partie chorale avance sûrement, comme s’il s’agissait d’une cantate dramatique, pas d’une succession de numéros, tout tendant vers la jubilation de l’hymne final. Les voix du chœur y peinent dans l’aigu, mais il a donné avant, comme l’orchestre, le meilleur de lui-même. On a, de surcroît, bien choisi les solistes : remarquable Christiane Karg, voix juvénile et aérienne, bien appariée à celle de Carolina Ullrich dans « Ich harrete des Herrn », impeccable et stylé Christian Schmitt.


Deux œuvres rarement données, surtout le Lobgesang – dont il existe un live viennois avec Andrés Oroczo-Estrada : ça change et ça fait du bien.



Didier van Moere

 

 

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