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Le plus jeune n’est pas celui qu’on croit

Geneva
Victoria Hall
11/06/2014 -  
Ludwig van Beethoven:Concerto pour violon, opus 61
Johannes Brahms: Symphonie n° 1, opus 68

Sergey Khachatryan (violon)
Orchestre de la Suisse Romande, Eliahu Inbal (direction)


S. Khachatryan


Ce concert est la soirée traditionnelle des amis de l’Orchestre de la Suisse Romande et fait suite à celle qui, l’an dernier, nous avait permis d’entendre un programme bien similaire où figuraient déjà un concerto de Beethoven et une symphonie de Brahms.


C’est au jeune violoniste Sergey Khachatryan (29 ans) que revient l’honneur de succéder au vétéran Emanuel Ax. La valeur des violonistes n’attend pas le nombre des années et ce jeune artiste, qui possède une technique bien évidemment de premier plan, surprend par l’intériorité de son jeu et une retenue qui serait plutôt associée à des artistes plus âgés. Chef et soliste cependant se cherchent un peu dans l’Allegro ma non troppo du Concerto pour violon de Beethoven, Sergey Khachatryan préférant une approche plus rêveuse en ralentissant légèrement le tempo tandis qu’Eliahu Inbal cherche à établir voire imposer une pulsation plus régulière suivant ainsi les canons d’une certaine tradition classique allemande. Les musiciens sont plus en accord dans les mouvements suivants et en particulier dans un Larghetto plein d’équilibre et de grâce. Comme souvent, les bois de l’OSR sont mis à l’honneur et Inbal montre son autorité en équilibrant les passages mélodiques et les accompagnements des parties centrales. Très applaudi, Sergey Khachatryan donne en bis la Sarabande de la Deuxième Partita de Bach, pleine de douceur et d’intimité.


A l’opposé d’ensembles qui sont très familiers avec la Première Symphonie de Brahms, l’OSR qui partage partagent son temps entre le symphonique et l’opéra, ne l’a jouée que deux fois en quinze ans. On se prend à se demander ce qui pourrait se passer s’il avait la possibilité de pouvoir approfondir sur plusieurs saisons certaines œuvres avec des mêmes chefs de premier plan. Inbal en fait certainement partie. Le chef israélien donne une lecture dramatique et tendue de cette symphonie, jusqu’à en faire tomber ses lunettes durant le premier mouvement. Il sait à nouveau trouver un équilibre entre l’attention aux détails et les grandes lignes de l’architecture de l’œuvre. Sa battue claire et régulière met en confiance les musiciens dans cette œuvre si exigeante. L’orchestre trouve une belle dynamique et les solistes : cor, flûte et clarinette se distinguent. L’ensemble est plein d’énergie et Eliahu Inbal, dont nous ne donnerons pas l’âge, nous rappelle à quel point la musique est le meilleur élixir de jouvence qui soit.



Antoine Lévy-Leboyer

 

 

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