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Finale à problèmes

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Victoria Hall
10/22/2014 -  et 23 octobre 2014 (Lausanne)
Gustav Mahler: Symphonie n° 7
Orchestre de la Suisse Romande, Jonathan Nott (direction)


J. Nott (© Askonas Holt)


Comme le rappellent les excellentes notes de programme (toute écrites par Richard Cole, qu’il faut ici féliciter), la Septième Symphonie de Gustav Mahler est la moins jouée. La faute en revient à ce Rondo-Finale tonitruant, une débauche d’énergie d’une tonalité et d’une thématique faussement simples et d’une architecture bien moins maîtrisée que pour les derniers mouvements de la Cinquième et surtout de la Sixième.


Il faut ajouter à la liste des difficultés posées par ce Finale une autre bien plus évidente et bien plus problématique. Les musiciens de nombreux orchestres sont tout simplement exténués après les efforts énormes que représentent les quatre premiers mouvements.


C’est avant tout le cas ici, après avoir tant donné durant plus d’une heure, les cuivres de l’Orchestre de la Suisse Romande n’ont plus vraiment la force de tenir le dernier mouvement avec le contrôle et la justesse dont ils ont fait preuve jusque-là. Les équilibres qui ont été très travaillés dérapent et ce n’est pas cette exécution un peu bruyante qui réconciliera les amateurs de Mahler avec ce mouvement malaimé. Peut-être faudrait-il innover et programmer ce Finale isolément en début d’un concert.


Mais cette soirée est cependant notable et le mérite revient aux très réelles qualités de mahlérien de Jonathan Nott. L’OSR, qui reste un orchestre de style «français» et non «allemand», sonne bien mieux sous sa baguette que lors de ses récentes incursions mahlériennes. En dépit du fait que le chef anglais faisait ses débuts à la tête de cet orchestre et dans la salle à l’acoustique si délicate qu’est le Victoria Hall, les tutti ressortent avec clarté et les contributions des différents pupitres sont gérées avec soin. Il suffit de repenser aux problèmes qu’avait rencontrés dans la même situation dans Mort et Transfiguration, autre œuvre fortement orchestrée, rien moins que Gianandrea Noseda (voir ici), pour se convaincre de la qualité du travail accompli.


Les cordes qui sont souvent le point faible de l’OSR sonnent bien et la mise en place dans cette œuvre si exigeante est très travaillée. Les nombreux solos du premier violon Bogdan Zvoristeanu sont comme toujours des moments de distinction. Si le Scherzo manque un peu de mordant, Nott et ses musiciens trouvent une justesse de climat dans le premier mouvement et les deux Nachtmusiken. Les passages sont caractérisés et ont le poids émotionnel que demande la musique. Nott est également attentif à l’architecture des œuvres, il sait calmement la laisser se développer et dès que la musique est plus «nocturne», les musiciens savent nous enchanter et nous faire rêver.


La salle de Victoria Hall était assez bien remplie pour une soirée de congés scolaires et le public très attentif, a chaleureusement applaudi ses musiciens. Jonathan Nott aura la possibilité de continuer à approfondir son expérience genevoise puisque c’est lui qui dirigera le concert des Nations unies où figurera la Cinquième Symphonie de Beethoven, une œuvre... dont le finale fait davantage l’unanimité.



Antoine Lévy-Leboyer

 

 

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