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L’éternelle jeunesse de l’Opéra Comique

Indre
Saint-Benoît-du-Sault (Eglise)
08/23/2014 -  
Louis Ganne : Les Saltimbanques: Quatuor «C’est l’heure de la comédie» & «C’est l’amour»
Ambroise Thomas : Le Caïd: Air du tambour-major «Je comprends»
Georges Bizet : Les Pêcheurs de perles: Air de Leïla «Comme autrefois»
Jacques Offenbach : Orphée aux enfers: Duo de la mouche «Il m’a semblé sur mon épaule» & Couplets du roi de Béotie – Les Contes d’Hoffmann: Air de la poupée «Les oiseaux dans la charmille» – Geneviève de Brabant: Duo des hommes d’armes
Reynaldo Hahn : Ciboulette: Trio Zénobie, Roger, Duparquet «Toi! Vous!», Air de Duparquet «C’est tout ce qui me reste d’elle» & Valse
Charles Lecocq : Le Cœur et la Main: Grand duo et Boléro «Un soir Pérez le Capitaine»
Claude Terrasse : La Botte secrète: Air de l’égoutier
Emmanuel Chabrier : L’Etoile: Trio de l’enlèvement
Giacomo Meyerbeer : Le Pardon de Ploërmel: Air de Dinorah «Ombre légère»
Jules Massenet : Manon: Air du comte Des Grieux «Epouse quelque brave fille», Air du Cours la Reine & Gavotte

Cécile Achille (soprano), Magali Arnault Stanczak (soprano), Ronan Debois (baryton), Olivier Déjean (baryton-basse), Emmanuel Christien (piano)




Coincés entre le marteau et l’enclume, les budgets consacrés en cessent d’être contraints, et en ces temps de crise plus que jamais. A tort, car le secteur, pour coûter de l’argent au contribuable, lui en rapporte encore davantage: ce n’est pas en vain qu’on le surnomme le «pétrole de la France», dont les réserves, à la différence d’autres énergies fossiles, ne sont d’ailleurs pas limitées. Et il faut en ce sens saluer – et encourager – les créateurs de festivals, quand ils se placent sous le signe de l’excellence. A ce titre, la démarche de la famille et des amis d’Eva Ganizate, brutalement disparue le 4 janvier dernier dans sa vingt-huitième année, fauchée par une voiture sur la route d’un brillant avenir, est exemplaire, transsubstantiant la douleur de la perte en authentique générosité artistique, soulignée par Jérôme Deschamps à Saint-Benoît-du-Sault (Indre) en ce soir de clôture assurée par quatre membres de la première promotion de l’Académie de l’Opéra Comique qu’avait illuminée Eva, accompagnés par l’excellent Emmanuel Christien.


On retrouve ainsi le répertoire et les ouvrages où la jeune soprano s’était illustrée. Le quatuor «C’est l’heure de la comédie», tiré des Saltimbanques de Louis Ganne et revisité pour l’occasion, fait office d’ouverture. Olivier Déjean affirme une suffisance toute militaire dans l’air «Je comprends» du Caïd d’Ambroise Thomas avant de laisser Cécile Achille faire vibrer la féminité de la Leïla des Pêcheurs de perles («Comme autrefois»). Magali Arnault Stanczak rivalise de piquant avec Ronan Debois dans le duo de la mouche d’Orphée aux enfers, tandis que ce dernier livre de savoureux couplets du roi de Béotie et la première n’a pas besoin de surcharge pour éblouir avec une Olympia haute en couleur. L’épisode Offenbach s’achève avec le duo des hommes d’armes de Geneviève de Brabant. L’admirable Ciboulette où avait scintillé la Zénobie d’Eva Ganizate (voir ici) revient avec le trio entre Zénobie, Roger et Duparquet, où Cécile Achille reprend la partie de la coquette de Reynaldo Hahn, avant la complainte de Duparquet «C’est ce qui me reste d’elle» à laquelle Ronan Debois donne un écho singulier, amplifié par la Valse sur laquelle se referme la première partie du concert.



C. Achille


Parmi les compositeurs que la salle Favart a sortis d’un oubli plus ou moins profond, Charles Lecocq tient une place remarquable avec l’Ali-Baba présenté en mai dernier, et Cécile Achille offre avec Olivier Déjean un autre exemple de son inspiration dans le grand duo et Boléro du Cœur et la Main («Un soir Pérez le capitaine»). Le baryton-basse prend un plaisir communicatif à jouer l’égoutier qui se lamente sur son sort – La Botte secrète de Claude Terrasse – avant de laisser à ses trois comparses le loisir de pétiller dans le trio de l’enlèvement de L’Etoile de Chabrier. Après un tutti – «C’est l’amour» des Saltimbanques –, Magali Arnault Stanczak manifeste la maîtrise de son colorature dans l’air de Dinorah («Ombre légère») du Pardon de Ploërmel de Meyerbeer. Manon, avec laquelle Eva Ganizate avait remporté l’an dernier le concours de Toulouse, arrive avec son flot d’émotions et de souvenirs, d’abord par le conseil de père de Des Grieux – Olivier Déjean dans «Epouse quelque brave fille» – puis l’air du Cours la Reine et la Gavotte, reprise en chœur. On ne pouvait imaginer plus bel hommage et l’invitation faite au public par les solistes de se joindre à eux pour la Valse de Ciboulette comme l’avaient fait les représentations de l’Opéra Comique en février 2013 constitue un magnifique point d’orgue. Une certaine tradition française que l’on croyait obsolète et que Favart entend faire revivre vient ici de prouver qu’elle a de beaux jours devant elle. Le festival Eva Ganizate aussi.


Le site du festival Eva Ganizate
Le site de Cécile Achille
Le site de Magali Arnault Stanczak
Le site d’Emmanuel Christien



Gilles Charlassier

 

 

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