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Périgord

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Ouverture cosmopolite

Périgord
Champagne (Eglise Saint-Martin)
07/24/2014 -  
Johann Sebastian Bach : Cantate «Herr Gott, Beherrscher aller Dinge», BWV 120a: Sinfonia – Messe en si mineur, BWV 232: Agnus Dei – Cantate «Vergnügte Ruh, beliebte Seelenlust», BWV 170
Georg Melchior Hoffmann : Cantate «Schlage doch, gewünschte Stunde», BWV 53/Anh II 23
Alessandro Marcello : Concerto pour hautbois en ré mineur
Georg Philipp Telemann : Suite pour flûte à bec et cordes en la mineur – Quatuor pour flûte à bec, hautbois, violon et basse continue en sol majeur
Christoph Schaffrath : Concerto pour deux orgues en la mineur

Maarten Engeltjes (contre-ténor), Reine Marie Verhagen (flûte à bec), Emiliano Rodolfi (hautbois), Tini Mathot (orgue)
Amsterdam Baroque Orchestra, Ton Koopman (orgue et direction)




Rendez-vous désormais établi des amateurs de baroque, le festival créé par Ton Koopman vagabonde, chaque dernier week-end de juillet, parmi les églises du Périgord vert. Délaissant pour une fois l’abbaye de Brantôme, c’est à Champagne que le directeur artistique donne le concert d’ouverture de cette édition 2014. Et nul compositeur ne saurait mieux la débuter que Bach, dont la Sinfonia (adaptée de l’air «Leit, o Gott durch deine Liebe») tirée de la cantate BWV 120a inaugure la soirée. On reconnaît la sonorité pleine de l’Orchestre baroque d’Amsterdam, qui déploie dans cette transcription instrumentale ses saveurs chaleureuses.



T. Koopman


Initialement cataloguée parmi les opus du Cantor de Leipzig, l’aria pour alto Schlage doch, gewünschte Stunde BWV 53 a finalement été réattribuée à Georg Mechior Hoffmann, un contemporain de maître saxon. Maarten Engeltjes y fait valoir un timbre adéquat, empreint d’élévation et retenue, que l’on retrouve dans la fameuse BWV 170 qui referme la soirée, tout autant que dans l’Agnus Dei de la Messe en si. Sans didactisme, les récitatifs de la cantate annoncent ou prolongent l’intériorité des airs, et la réponse à l’orgue dans «Wie jammern mich doch die verkehrten Herzen» offre un remarquable exemple d’émulation dans l’extase éthérée. Sans renoncer à la chair du monde, ce Bach-là se place résolument du côté de l’incarnation de l’Esprit.


Les contrées profanes ne sacrifient nullement l’intensité de l’expression, ainsi qu’en témoigne le Concerto pour hautbois de Marcello, célèbre entre tous, où Emiliano Rodolfi fait vibrer l’alchimie fruitée de son instrument à double anche. Dans le Quatuor en sol majeur de Telemann, il rejoint la flûte de Reine Marie Verhagen, volubile et douée d’un sens rhétorique aigu, que l’on retrouve dans la Suite en la mineur du même compositeur allemand, parfait exemple de musique de table fort agréable à l’oreille, mais qui, sans accompagnement, s’étale quelque peu dans le bavardage que l’inventivité de la soliste ne parvient pas toujours à rehausser avec constance. Mentionnons également le Concerto pour deux orgues de Schaffrath, où Ton Koopman et Tini Mathot rivalisent de plaisir et de virtuosité.


Evoquons pour finir le vendredi à Cercles, point de convergence désormais incontournable du festival, avec son petit marché au pied de l’abbatiale. Nous ne commenterons que le spectacle de midi, un spicilège de fables de La Fontaine, mis en obscurité et à la bougie par Louise Moaty et Benjamin Lazar: la diction restituée – de l’art théâtral du Grand Siècle, pas de la prononciation courante de l’époque, également historiquement documentée – est accompagnée par le subtil théorbe de Thomas Dunford. Baroque et rhétorique entretiennent des liens résolument indissolubles.


Le site du festival Itinéraire baroque



Gilles Charlassier

 

 

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