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05/08/2025 Thierry Malandain : L’Après-midi d’un faune. Vaslav Nijinski Nouvelles Editions Scala (Collection « Chefs‑d’œuvre de la danse ») – 104 pages – 12 euros
Sélectionné par la rédaction

L’univers de Vaslav Nijinski (1889-1950), danseur et chorégraphe russe d’origine polonaise, est plus que familier au chorégraphe Thierry Malandain, membre de l’Académie des Beaux‑Arts et fondateur du Centre chorégraphique national Ballet Malandain Biarritz. Il a, comme nombre de ses confrères, repris en 1995 L’Après‑midi d’un faune, la plus célèbre pièce chorégraphiée pour les Ballets Russes par Nijinski en 1912, pièce nombre de fois reprise et toujours un des succès du répertoire du Ballet Biarritz.
Rappelons que cette pièce devenue mythique, ballet en un acte créé le 12 mai 1912 par les Ballets russes de Serge Diaghilev à Paris sur une musique de Claude Debussy d’après un poème de Stéphane Mallarmé (que Nijinski avouait ne pas avoir lu !), dans des décors de Léon Bakst et interprété par Vaslav Nijinski et Lydia Nedilova, fut à l’origine d’un scandale lors de sa première.
Comme le souligne Philippe Verrièle, directeur de la collection au format « poche » « Chefs‑d’œuvre de la danse », dans son introduction, ce Faune, rare exemple de chorégraphie précisément notée par son créateur, a été dansé de façon ininterrompue depuis sa création. Thierry Malandain en détaille l’historique dans le contexte plus large de la danse à l’époque de sa création et de l’histoire des Ballets russes. Son texte, très touffu, très érudit, abondant de détails et de précisions toutes soigneusement référencées, est parfois difficile à lire. Mais il n’est pas facile de condenser l’histoire de cette création qui fit scandale et de ses répercussions dans la presse de l’époque et dans l’histoire de la danse au XXe siècle. Son historique débouche sur sa propre expérience de danseur et de chorégraphe et sur le récit de son propre Faune, créé à Saint‑Etienne en 1995.
Sous forme d’entretien, le danseur étoile de l’Opéra de Paris Charles Jude, qui a incarné sur cette scène le Faune dans les versions de Nijinski, Serge Lifar et même de Jerome Robbins, raconte avec beaucoup d’humilité son expérience, ce que ce rôle a apporté à son début de carrière et surtout ses rencontres avec Romola Nijinska et Serge Lifar pour son apprentissage.
Philippe Verrièle complète ce panorama par trois textes historiques clairs et concis qui permettent de relire celui de Thierry Malandain avec plus de facilité. Une belle iconographie encartée en accordéon à la fin de l’ouvrage nous montre les décors de Léon Bakst à la création, Nijinsky et quelques faunes célèbres, Rudolf Noureev (avec Margot Fonteyn), Charles Jude et Christophe Roméro.
Olivier Brunel
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