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06/09/2001
Histoire de la musique
Folio (4 volumes)
Le livre de poche permet d’ élargir la diffusion de titres importants grâce à un prix modique, mais il sert aussi de voie de garage, comme en témoigne cette Histoire de la musique. Reprenant deux tomes de la Pléiade datant de... 1960, cette parution n’offre aucune remise à jour ! On trouve même une phrase étonnante en fin de chaque livre (« Malgré nos recherches, nous n’avons pas pu retrouver la trace de certains auteurs de ce volume. Les droits d’auteur leur revenant sont réservés dans un compte à nos Editions ») qui en dit long sur la quantité de poussière qui recouvrait cette édition. Outre le demi siècle manquant à cette encyclopédie, les progrès musicologiques réalisés ces dernières années, dans le domaine du baroque notamment, lui donnent un sacré coup de vieux. Notre perception de la musique a évoluée depuis ! Roland-Manuel, le directeur de cette vaste entreprise saluée en son temps, commence son introduction en se moquant d’un «musicographe» écrivant en 1872 que la musique de Guillaume de Machaut «fourmille de faute d’harmonie». Mais il n’est nullement gêné par le rédacteur de l’article sur Bruckner qui écrit que ses symphonies sont «monotones, dépourvues de la nécessaire variété des aspects musicaux et, surtout, du poids, de la force d’un message spirituel»… Il est encore moins gêné par le minable qui s’échine à défendre les attaques de Jdanov contre Chostakovitch et Prokofiev. Alors bien sûr, dans cette masse d’informations (quatre volumes de plus de 900 pages chacun, plus chronologie et index) subsistent d’intéressants contributions de musicologues de qualité comme Carl de Nys, Marcel Beaufils, Hanz Heins Stuckenschmidt. Mais un seul volume d’extraits, avec un léger appareil critique, aurait suffit et témoigné d’un travail d’éditeur que l’on est en droit d’attendre de Gallimard.
Philippe Herlin
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