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03/29/2001 Pablo de Sarasate
Alexandre de la Cerda Séguier, collection Carrés Musique, 2001, 65 F, 9,91 €
S'il fut l'une des grands stars du violon du XIXe siècle, à l'égal de Joachim ou de Ysaye, Pablo de Sarasate fut aussi un compositeur attachant, très marqué par ses racines basques et dont nombre de pièces sont encore exécutées aujourd'hui par les plus grands archets. C'est ce que permet de découvrir cette petite monographie récemment publiée dans l'excellente collection des Carrés Musique des Editions Séguier. lire l'article sur cette collection.
Né en 1844 à Pampelune, le petit Sarasate manifeste très vite des dons hors du commun pour la musique et le violon au point que la reine Isabelle II lui offre non seulement une bourse pour qu'il puisse aller se former au Conservatoire de Paris mais aussi un magnifique Stradivarius. Il sera également remarqué par Rossini qui dédicacera un de ses portraits « au jeune Sarasate, géant par son talent ». Il allait dès lors côtoyer Gounod, Liszt, Meyerbeer, Saint-Saëns qui fut un grand ami et qui écrivit pour lui le Concertstück, le Rondo Capriccioso et le Concerto en si mineur. Sa fulgurante carrière est très bien évoquée par Alexandre de la Cerda. Mais instrumentiste inégalé, il se consacre aussi à la composition « à la façon des grands virtuoses » dira de lui un jour un critique. L'auteur classe son œuvre en quatre parties, les nombreuses fantaisies sur des thèmes d'opéra (la Pie Voleuse), des pièces de salon comme les Confidences op. 7, des fantaisies et des mélodies inspirées de musiques populaires européennes, tels ses fameux Zigeunerweisen ou Airs Bohémiens et enfin les très nombreuses pièces issues du folklore hispanique ou basque, tel le Caprice basque op. 24, des zortico et des jotas. Pablo de Sarasate devait mourir précocement d'emphysème pulmonaire en 1908 et connaître des funérailles nationales dans sa ville natale.
C'est tout le mérite de ce bref ouvrage d'un peu plus d'une centaine de pages qui se termine par un utile catalogue des œuvres de Sarasate, que de récréer l'atmosphère d'une époque, de retracer les grandes lignes d'une immense carrière, de mettre en évidence, avec un soupçon de passion militante, la source basque dans l'art du compositeur.
Florence Trocmé
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