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06/17/2017 «Complete Keyboard Sonatas Volume Four»
Domenico Scarlatti : Sonates pour piano K. 330 et K. 333 à K. 421 Carlo Grante (piano)
Enregistré à Vienne (mars 2013) – 347’26
Coffret de cinq disques Music & Arts CD-1293 – Notice en anglais
«Complete Keyboard Sonatas Vol. 17»
Domenico Scarlatti : Sonates pour piano K. 311, K. 325, K. 342, K. 355, K. 372, K. 374, K. 386, K. 400, K .418, K. 445, K. 468, K. 477, K. 490, K. 506, K. 512, K. 521, K. 527 et K. 543
Sean Kennard (piano)
Enregistré à New Haven, CT (14-17 septembre 2015) – 54’01
Naxos 8.573708 – Notice en anglais
«Complete Keyboard Sonatas Vol. 18»
Domenico Scarlatti : Sonates pour piano K. 341, K. 357, K. 369, K. 392, K. 401, K. 414, K. 433, K. 452, K. 459, K. 471, K. 493, K. 504, K. 510, K. 518, K. 522, K. 540 et K. 551
Sergio Monteiro (piano)
Enregistré à Oklahoma City (6-9 juin 2016) – 76’44
Naxos 8.573611 – Notice en anglais
«Complete Keyboard Sonatas Vol. 19»
Domenico Scarlatti : Sonates pour piano K. 222, K. 240, K. 244, K. 286, K. 292, K. 294, K. 327, K. 353, K. 359, K. 373, K. 391, K. 399, K. 411, K. 432, K. 442, K. 454, K. 476, K. 482, K. 486, K. 497 et K. 499
Goran Filipec (piano)
Enregistré à Krefeld (1er-2 février 2016) – 66’12
Naxos 8.573590 – Notice en anglais
Domenico Scarlatti : Sonates pour clavecin K. 33, K. 49, K. 53, K. 54, K. 56, K. 62, K. 87, K. 105, K. 108 à K. 111, K. 113 à K. 116, K. 119 à K. 121, K. 126, K. 132, K. 133, K. 136, K. 140, K. 144, K. 148 à K. 150, K. 151, K. 162, K. 170, K. 172, K. 173, K. 175 et K. 176
Antonio Soler : Fandango
Frédérick Haas (clavecin)
Enregistré aux Pays-Bas (7-9 octobre 2014) – 179’
Album de trois disques Hitasura HSP 002 (distribué par Outhere) – Notice en français, anglais et allemand
Sélectionné par la rédaction
Domenico Scarlatti : Sonates pour piano K. 27, K. 87, K. 114, K. 124, K. 132, K. 159, K. 208, K. 260, K. 401, K. 427, K. 461 et K. 492
Virginia Black (piano)
Enregistré à Chard (date d’enregistrement non précisée) – 58’18
CRD Records 3533
Domenico Scarlatti : Sonates pour clavecin K. 115, K. 146, K. 159, K. 208, K. 209, K. 216, K. 361, K. 380, K. 420, K. 461, K. 490 à K. 492, K. 513, K. 544 et K. 545
Ton Koopman (clavecin)
Enregistré à Utrecht (décembre 1986) – 68’15
Capriccio C8017
Charles Avison : Concertos in seven parts done from the lessons of Domenico Scarlatti n° 3, n° 5, n° 6, n° 9, n° 11 et n° 12
Pablo Valetti (premier violon), Amandine Beyer (violon), Patricia Gagnon (alto), Petr Skalka (violoncelle), Céline Frisch (clavecin), Café Zimmermann
Enregistré à Paris (septembre 2002) – 76’37
Alpha 315 – Notice en français, anglais et allemand
Charles Avison : Concertos in seven parts done from the lessons of Domenico Scarlatti n° 1, n° 2, n° 3, n° 6, n° 8 et n° 12 (arrangements Leonardo Lospalutti)
Mauro Squillante, Gaetano Ariani (mandolines), Valeria Fusillo (mandole), Antonio Barracchia (mandoloncelle), Accademia mandolinistica pugliese, Leonardo Lospalutti (direction)
Enregistré à Bari (janvier 2015) – 74’38
Digressione Music DCTT63 – Notice en italien et en anglais
Giovanni Gabrieli : Canzon seconda a quattro (arrangement Quatuor de Milan)
Domenico Scarlatti : Sonates K. 153, K. 208, K. 209, K. 255, K. 350, K. 359 et K. 404 (arrangement Salvatore Sciarrino)
Giuseppe Verdi : Quatuor à cordes en mi mineur (arrangement Alberto Di Priolo)
Giacomo Puccini : Crisantemi (arrangement Quatuor de Milan)
Quatuor de Saxophones de Milan: Damiano Grandesso (saxophone soprano), Stefano Papa (saxophone alto), Massimiliano Girardi (saxophone ténor), Andrea Mocci (saxophone baryton)
Enregistré à Wuppertal (27-29 décembre 2015) – 57’00
SACD Ars Produktion ARS 38207 – Notice en allemand, anglais et italien
«Salvatore Sciarrino: Pagine»
Carlo Gesualdo da Venosa : Libro V dei Madrigali: «Itene, o miei sospiri» & «Tu m’uccidi, o crudele»
Johann Sebastian Bach : Kyrie, Gott Vater in Ewigkeit, BWV 669 – Fughetta super «Dies sind die heil’gen zehn Gebot», BWV 679
Domenico Scarlatti : Sonates K. 120, K. 206 et K. 532
Wolfgang Amadeus Mozart : Sérénade n° 10 «Gran Partita», K. 361: Adagio
Cole Porter : I’ve Got You Under My Skin
Anonymes (XIVe) : O Virgo splendens – Tres dous compains
George Gershwin : Who Cares?
Quatuor de saxophones Bros: Gerard McChrystal (saxophone soprano), Antonio Felipe Belijar (saxophone alto), João Pedro Silva (saxophone ténor), Mario Marzi (saxophone baryton)
Enregistré à Wuppertal (27-29 décembre 2015) – 47’23
Stradivarius STR 37042
«The Scarlatti Book. Sonata Inspiration»
Fabrizio Cassol : AKA 99 – AKA 466 – AKA 141 – AKA 87 – AKA 175 – AKA 213 – AKA 492 – AKA 1 – AKA 109
Aka Moon: Fabrizio Cassol (saxophone alto), Michel Hatzigeorgiou (Fender jazz bass), Stéphane Galland (batterie) – Fabian Fiorini (piano)
Enregistré à Bruxelles (septembre 2014) – 55’25
Outhere OUT 658 – Notice en anglais et en français
«Opera omnia per tastiera Vol. V»
Alessandro Scarlatti : [Toccata] 4a en mi mineur – [Toccata] 3a en ré mineur – Follia en ré mineur – [Toccata] en ré mineur – [Allegro] en ré mineur – [Andante] en la mineur – Toccata en ré majeur – Fuga (Kyrie), Fuga (Christe) en mi mineur de la Messe brève à 4 – [Allegro] en sol mineur – [Andante] en sol majeur – [Sonate] en fa majeur – Toccata Del Sig. Cav. Scarlatti en ré maheur – Toccata en sol majeur – Toccata en ré majeur – Allegro en ré majeur – Toccata en si bémol majeur
Francesco Tasini (orgue)
Enregistré à Plaisance (novembre 2014) – 75’37
Tactus TC 661915 – Notice en italien et en anglais
Quelque peu négligées par les programmes des concerts, les sonates de Domenico Scarlatti (1685-1757) continuent en revanche de susciter un engouement discographique soutenu: clavecinistes, pianistes, musiciens et même compositeurs de toutes générations et de toutes origines s’intéressent à l’immense œuvre pour clavier du Napolitain émigré à la cour d’Espagne.
Deux intégrales (au piano) en cours continuent leur progression. Celle de Music & Arts est confiée à un seul artiste, Carlo Grante (né en 1960), qui avance à grandes enjambées, par coffrets de cinq disques bien remplis. Le quatrième volume propose ainsi pas moins de quatre-vingt-dix sonates, enregistrées (comme Christoph Ullrich chez Tacet) suivant l’ordre des manuscrits de Parme, très proche, pour la série considérée (recueils IX à XI), du catalogue établi par Ralph Kirkpatrick. Sur un Bösendorfer «Imperial» appartenant à la collection de Paul Badura-Skoda, le pianiste italien (qui signe par ailleurs une notice fort intéressante), plus scrupuleux que spirituel, ne rend pas toujours justice à l’inventivité de cette masse de sonates dont la plupart ne figurent pas, il est vrai, parmi les plus connues.
Naxos adopte un parti pris très différent, en publiant les sonates sans aucun ordre apparent et en mobilisant de nombreux pianistes pour cette gigantesque entreprise. Dans les dix-huit sonates (regroupées par tonalité) du dix-septième volume, l’Américain Sean Kennard (né en 1984) fait preuve de vivacité, de volubilité, d’élan, d’humour et de souplesse: même s’il ne rejoint pas les plus grands dans l’immense Sonate en ré majeur K. 490, Scarlatti est bien là. Dans les dix-sept sonates du dix-huitième volume, le jeu du Brésilien Sergio Monteiro (né en 1974) trahit une certaine dureté, mais la liberté, l’appétit et la présence sont également bien au rendez-vous. Manifestant également une tendance à la dureté et parfois aussi à la raideur, le Croate Goran Filipec (né en 1981), dans les vingt-et-une sonates du dix-neuvième volume, convainc néanmoins par son approche franche, charpentée et acérée.
Près de quinze ans après un album de vingt-et-une sonates de la maturité (Calliope), Frédérick Haas (né en 1969) marque la création de sa propre maison d’édition (Hitasura) avec un album de trois disques regroupant trente-cinq sonates relevant, cette fois-ci, de la première période, auxquelles il ajoute le fameux Fandango de Soler. Inauguration splendide en tout point, depuis la présentation, très soignée, jusqu’à la prise de son, qui magnifie la sonorité du clavecin Henri Hemsch de 1751, coloré et voluptueux. Mais l’essentiel tient bien sûr à l’interprétation: plutôt que de conserver les rapprochements opérés par Kirkpatrick, le claveciniste français a préféré assembler les sonates par affinités tonales et leur confère la force de l’évidence, conjuguant inspiration et réflexion, hauteur de vue et effets de surprise, audace et classicisme. Une réussite rare, qui se détache nettement dans la discographie scarlattienne récente.
La Britannique Virginia Black (née en 1950) avait donné il y a plus de vingt ans treize sonates chez CRD Records. Pour le même éditeur anglais, elle passe du clavecin au piano avec une sélection de douze sonates parmi les plus célèbres. L’instrument n’est pas formidable (ou bien pas formidablement capté) et une petite tendance à ralentir se révèle agaçante à la longue, mais on apprécie une prestation au trait ferme, à la fois vive, spirituelle et équilibrée.
Une réédition ramène au clavecin, en l’occurrence un instrument de Willem Kroesbergen d’après Stefanini, sur lequel Ton Koopman (né en 1944) avait choisi de graver seize célèbres sonates, dont l’éblouissante triade K. 490 à K. 492. Le Néerlandais se saisit avec gourmandise de cette musique à laquelle il confère une fantaisie baroque jubilatoire et virtuose: souriant et nerveux, ménageant de nombreuses surprises, il ornemente avec une imagination toujours renouvelée. Plus de trente ans après, voilà un disque qui n’a pas pris une ride.
On commence un peu à s’éloigner de l’original avec les douze Concerti grossi que Charles Avison (1709-1770) fabriqua essentiellement en adaptant des sonates de Scarlatti. Quelques mois après la version résolument baroque du Concerto Köln, voici la réédition de l’enregistrement de six de ces concertos effectué il y a quinze ans par l’ensemble Café Zimmermann: le mordant, l’envie de jouer et l’élan ne font pas non plus défaut, mais ce n’est jamais au détriment de l’élégance ou de la séduction – malgré un tutti de petite taille (huit cordes) pour accompagner le concertino soliste, le résultat ne sonne jamais chiche.
Plus inattendue est l’adaptation de six concertos pour orchestre de plectres réalisée par Leonardo Lospalutti pour son Académie de mandoline des Pouilles: via Londres, Scarlatti revient en quelque sorte à ses origines italiennes... Au concertino de quatre mandolines de tessitures diverses, équivalent ainsi à un quatuor à cordes, s’oppose un ripieno de neuf autres mandolines et une contrebasse: au-delà de la curiosité et de l’anecdote, les musiciens installent de beaux climats dans les mouvements lents ou modérés, mais on pourra regretter la mollesse des tempi sans doute inhérente à l’instrumentarium, qui tempère excessivement l’alacrité des mouvements vifs.
En 1998, Salvatore Sciarrino (né en 1947) a adapté pour quatuor de saxophones dix sonates, d’une part dans un recueil de sept Canzoniere da Scarlatti et, d’autre part, dans un recueil intitulé Pagine où Scarlatti est associé à de (très) différents compositeurs (Gesualdo, Bach, Mozart mais aussi Gershwin et Cole Porter) au sein d’un ensemble de pièces conçu comme deux brefs demi-récitals, incluant chacun un bis. Aux Canzoniere, le Quatuor de Milan ajoute pour sa part des transcriptions d’œuvres italiennes à quatre parties: une Canzon de Gabrieli, le Quatuor de Verdi et Crisantemi de Puccini. Surprenant sur le papier, même si la formation, depuis près d’un siècle, a suscité un nombre impressionnant de partitions originales et d’adaptations, le pari est tout à fait réussi: on sursaute peut-être ici ou là d’entendre le texte sous un jour complètement différent mais il n’y a jamais quoi que ce soit d’incongru, bien au contraire.
On peut toutefois faire encore mieux: dans les Pagine, déjà enregistrées par Xasax au début du siècle (Zig-Zag Territoires), le Quatuor Bros révèle une agilité supérieure aux Milanais et, sans doute aidé en cela par la prise de son, un sens plus prononcé de la couleur ainsi qu’un son plus raffiné. Un divertissement intelligent, qui s’amuse parfois même franchement, mais qui, avant tout, offre des prolongements insoupçonnés à ces différentes «pages».
Scarlatti s’éloigne encore un petit peu plus dans le travail du saxophoniste et compositeur Fabrizio Cassol et de son trio de jazz Aka Moon (auquel se joint le pianiste Fabian Fiorini), commande de l’Institut culturel italien de Madrid. Déjà repéré dès la fin du siècle dernier dans l’univers de la musique «classique» grâce à son association à l’opéra de Boesmans Un conte d’hiver, le trio belge, dans «The Scarlatti Book. Sonata Inspiration», se fonde sur neuf sonates: très partiellement énoncées au cours de chacun des morceaux, elles servent de point de départ à des improvisations desquelles, la distanciation stylistique aidant, l’humour, comme chez Sciarrino, n’est pas non plus absent. De rêverie en errance, Scarlatti flotte encore, comme dans un halo de brume: il y a davantage de poésie et de naturel que dans l’expérience comparable récemment tentée par Uri Caine.
Alessandro Scarlatti (1660-1725), le père de Domenico, s’est imposé par ses opéras et sa musique religieuse, de telle sorte qu’il est assez intriguant de découvrir qu’une intégrale de ses œuvres pour clavier en est déjà parvenue à son cinquième volume, présentant seize pièces, toutes en première mondiale et, selon l’interprète, Francesco Tasini (né en 1952), d’attribution à peu près certaine. Sur un modeste organino de Carlo Serassi (1836, restauré en 1991), ces toccatas (dont certaines en plusieurs mouvements) et autres pièces isolées ne provoquent guère d’autre intérêt que de constater que le compositeur, à la pointe de son temps en matière lyrique, reste en revanche ici tributaire de l’écriture ancienne et, malgré une science indéniable, ne paraît pas très inspiré dans le domaine instrumental.
Le site de Carlo Grante
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